C’est bien la dernière ligne
droite. Le processus de nidification s’intensifie. Il faut que tout soit prêt
pour accueillir le nouveau mini-membre de la tribu ; à savoir, la maison,
le matos, la famille ! Et pour réussir tout ça, je dois dire que
l’expérience a du bon : je sais déjà ce qui est facile, pratique, efficace
et ce qui ne l’est pas. Je sais assez bien de quoi je vais avoir besoin pour
vivre sereinement la présence de BB à la maison. Je scrute encore le bon coin
et commande encore quelques articles BBnesques. D’abord un joli berceau en bois qui va
investir la chambre parental les premiers temps. Pour allaiter la nuit, c’est
quand même plus facile d’avoir le petit vampire à portée de mains ou devrais-je
dire de seins. Je ne suis absolument pas pour le co-sleeping : chacun son
lit mais je sais à quel point cela peut être plus fort que nous (instinct des
mammifères femelles oblige) que de jeter un coup d’œil en pleine nuit sur BB,
même quand il ne se passe rien, juste histoire de voir s’il respire bien. Donc
s’il ne dort pas trop loin, c’est plutôt cool. Et puis pour les fois où il ne fait que
ronchonner un peu il n’y aura qu’à tendre le bras pour le bercer un peu sans le
sortir de son nid (ni moi du mien). J’achète une écharpe de portage car c’est le seul truc qui
s’adapte vraiment à la morphologie d’une maman sherpa. Le reste ça me flingue
le dos, et puis je me souviens de tous les côtés pratiques. Quand BB est
chiant, oui tout à fait, chiant ! (parfois on a tout fait: changé, nourrit,
vérifié tout ce qu’il faut) et il lui arrive de chouiner encore sauf quand il
est dans les bras.... Sans doute un besoin naturel et vital de contact et de
chaleur. Sauf qu’avec un mioche dans les bras,
mercredi 23 mars 2016
dimanche 20 mars 2016
anticiper son accouchement: fantasmes et réalité...
Les choses se précisent. Je
réfléchis à la façon dont je voudrais (en théorie) accoucher. Je dis en
théorie, car la première des choses à faire est d’envisager que tout ne se
passe pas comme prévu. Ma fille a voulu jouer les originales dès le début de sa
vie. Rupture totale de la poche des eaux (et quand ça t’arrive, vu le tsunami,
t’as aucun doute) à 36 semaines. Mademoiselle est en siège complet donc
césarienne sous rachianesthésie. C’est le type qui m’a sorti du ventre de ma
propre mère qui m’ouvre le bid en chantant sous le regard attentif d’une brochette
d’étudiant. A peine dehors on me montre vite fait son petit minois et on
l’emmène pour ses soins. Dites les gars, je sais que vous êtes pressés mais
j’aimerais au moins une petite précision, c’est une fille ou un garçon ?!?!
UNE FILLE. Une micro-fille pour être précise (2,5 kg). Césarienne ou pas je
m’en moque : je la regarde et je me répète en boucle « c’est moi qui
l’ai fait ». Je reste 10 jours à la mat parce que césarienne + BB de petit
poids + primipare = ils veulent me garder un peu à l’œil : c’est long !
Du coup je dois subir les incessantes, intempestives, interminables et plus que
chiantes visites de la belle famille.
Pour le deuxième je décide de changer de
maternité, elle est plus petite, plus récente, plus familiale et plus loin. Les
gens s’y incrusteront moins. Cette fois c’est un accouchement par voie basse
qui se profile.
-
« on vous
pose une péridurale madame ?
-
Ben évidement,
pourquoi souffrir quand il existe des moyens de faire autrement ! »
C’est dans la normalité en France que d’accoucher sous
péri. Je ne me rappelle pas avoir douté de l’évidence de la chose. J’aurais dû…
A la minute ou le produit miracle se diffuse dans mes veines,
mardi 15 mars 2016
la valise de la mat
M’étant fait avoir lors de ma première grossesse,
cette fois ma valise est prête :
ð un sac pour le jour-J : avec le dossier de grosse,
les mini-fringues de BB, des chaussettes pour ne pas me peler en salle de ponte, un brumisateur,
les fameuses culottes jetables pour pallier au retour du sang, et peut-être
même que je planquerais une ou deux barres de céréales à manger en cachette.
ð dans la valise, encore des mini-fringues pour BB et
des maxi-fringues pour moi qui n’aura pas récupéré ma taille 36 avant des
mois. Faut aussi que je prévois des trucs pratiques qui me permettent de
dégainer les nénés à tout moment parce que je veux allaiter. Des produits sans
chimiques pour BB et moi, des trucs pour gérer les désagréments d’une
éventuelle épisiotomie (savon foufoune, bouteille sport pour un rinçage
pratique), et question maquillage le minimum est d’avoir du matos pour avoir
meilleur teint. Les photos à la mat avec une gueule de vampire qui aurait trop
picolé la veille ça nous suit toute la vie ! Je prends aussi un coussin
d’allaitement, le chargeur du portable et une petite couverture...
cheri se paye une couvade!
J’ai
parfois l’impression d’être handicapée. Je me déplace difficilement : une
démarche de canard obèse… je suis parasitée dans tous mes mouvements quotidiens
non seulement par mon « embonpoint » mais aussi par des douleurs
quasi-constantes et plutôt très mal situées. Ca ressemble à un mixte entre
l’effet que peut faire une courbature intense, un hématome et une brulure et
tout ça dans la culotte ! La nuit, le seul fait de devoir me tourner dans
le lit me réveille systématiquement.
Du
coup, en ce qui concerne le sexe, c’est la traversée du désert qui se poursuit.
Même avec de la bonne volonté, ce n’est pas la peine de l’envisager, même pas
en rêve : désolée pour nous chéri, mais ça serait juste un calvaire. Je
repense à la théorie du renoncement et me fais la réflexion que
l’abstinence est clairement une forme de renoncement. Comme la douleur, je me
console en ayant conscience que tout cela n’est que transitoire. Je ne sais
s’il existe un rapport entre les deux mais il se trouve que cette période ou
notre vie de couple est un peu entre parenthèses est également celle de
l’apparition chez chéri du fameux syndrome de la couvade. Les hommes, soit par
solidarité (ce qui je pense est le cas de chéri), soit par jalousie de toute
l’attention portée envers la future maman et son gros ventre, produisent des
symptômes de grossesses. Les plus courants sont une prise de poids, des fringales,
une grande fatigue, des maux de tête et du mal de dos. L’intensité de ces
symptômes augmenterait progressivement au cours de la grossesse pour cesser
après l’accouchement. Dans certains cas extrêmes, les mecs augmenteraient même
leur taux de sécrétion de prolactine et diminueraient celui de testostérone.
Les psy disent que c’est une façon pour eux, qui se sentent parfois à l’écart
de s’investir pleinement dans la grossesse et la venue de leur futur enfant.
Donc, il ne faut pas s’inquiéter. Heureusement que ce syndrome ne touche pas
aussi les enfants parce que quatre grossesses à la maison ça ne serait plus
gérable!
mardi 8 mars 2016
8 EME MOIS DE GROSSESSE. femme enceinte, femme irritable?!?!
J’ai mal. Au dos, au bas
ventre, sous les pieds, sous les cotes. Je crois que c’est ce surpoids
inhabituel auquel mon corps de 37 ans s’adapte difficilement. J’ai l’impression
d’avoir pris 25 ans de plus dans les dents. Serait-ce un petit aperçu de ce
quoi ressemble la vie de vieille ? Après cette grossesse, c’est décidé, je
m’entretiens : sport et yoga obligatoire ! C’est vraiment trop chiant
de ne pas être à l’aise dans son corps. La douleur même pénible m’importe peu
tant que je sais qu’elle n’est que transitoire alors j’ai mal mais ça ne me
déprime pas. Bien sûr, je suis plus irritable, plus susceptible aux bruits, à
l’agitation et bordel en tout genre générés par ma tribu.
ð « Les enfants, j’aime autant vous briefer tout de suite que dans
l’état ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter vos disputes à
propos de qui a regardé l’autre de travers en premier et à qui appartient cette
bille pour de vrai ! »
ðle chat, j’aime autant te briefer tout de suite, que dans l’état ou je
suis, tu miaule de travers une fois et tu passes par la fenêtre (du rez-de
chaussée bien sur)
ð « Chéri, j’aime autant te briefer tout de suite que dans l’état
ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter tes chaussettes sales et à
l’envers qui trainent : je vais vraiment péter un câble ! ». Il me
regarde d’un air « je crois que c’est déjà fait vu comme t’es
énervé » et nous continuons tous notre petite vie.
Nous avons tous trouvé une
sorte d’équilibre relationnel. Les membres de ma tribu ne parviennent pas
toujours à se conformer à mes attentes et exigences 24h/24h.( et oui mettre une chaussette sale à l'endroit dans le sac de linge ça peut paraître simple comme ça mais non!) En contrepartie, ils
me laissent donc gueuler, manifester mon mécontentement et acceptent mon humeur
difficile sans me faire de reproches. J’adore ma petite famille. J’ai hâte de
voir chéri dans son rôle de père et mes deux merveilles dans leur rôle de grand
frère/grande sœur. Ils sont formidables.
femmes enceintes et forum de discussions
Lors de mes premières
grossesses, j’ai un peu trop fréquentée les forums de grosses. Je plaide
coupable. A croire que nous, femmes enceintes n’avons vraiment rien d’autre à
foutre que de trainer et s’enliser dans des discussions stériles. Sur la toile,
la femme en cloque, voire même désireuse de le devenir appartient à une sorte
de tribu bisounouresque qui a développé sa propre culture avec ses codes et son propre langage. Les titres des post appelant à la discussion se doivent d’être évocateurs mais demeurent un peu opaques pour le lecteur non initié.
- « en essai BB2, qui attends avec moi ? » : traduction : j’essaie de concevoir de mon deuxième enfant, qui n’a rien de mieux à faire que de partager chaque jour avec moi cette attente interminable. En général, la réponse logique à cette philosophique question est apportée par une autre Ginette qui elle-même est en essai BB2…
- « enfin un +++, après 2FSC, DPA pour le 10/10, on fait un club d’octobrette ? » traduction mon test de grossesse a enfin viré positif, c’est une délivrance pour moi après mes deux fausses couches spontanée, la date prévue de mon accouchement est pour le 10/10, je suis tellement trop hyper contente de la mort, venez partager avec moi mon bonheur d’accoucher en Octobre…
Les discussions débutent. En
règle générale, chacune est principalement intéressée par le fait de parler
d’elle-même et de faire partager à l’autre son histoire si exceptionnelle et
trépidante. Le hic, c’est que cela consiste souvent en la description
quotidienne d’une journée banale et ennuyeuse. On y apprend que Ginette 1 est
allée chez le médecin pour l’otite du petit dernier et que Ginette 2 a fait un
gâteau aux poires. Heureusement il arrive de temps à autre un évènement imprévu
qui pimente le scénario ; Ginette 3 a une petite douleur inexplicable dans
le bas du ventre. Ginette 1 et 2 se transforment alors en professeures agrégées
Es Médecine pour élucider ce mystère et sortir Ginette 3 de ce problème. Au fil
des semaines, les discussions débutant par un « moi je » auquel
fait écho un « et ben moi », se poursuivent jusqu’à l’arrivée d’un
clash. On se croirait dans une émission de téléréalité. Malgré la distance,
Ginette 1 et Ginette 3 qui ne se sont pourtant jamais réellement rencontrés parviennent
à se foutre virtuellement sur la gueule : « T kune pov fille, fé toi
soigné ! » « sa métone pa de toi, cet réaction ! » (et oui, déjà en temps normal c'est pas toujours ça mais alors quand Ginette est énervée elle parle encore moins bien la France...) Heureusement
que régulièrement de nouvelles octobrettes-ginettes entrent dans cette
fabuleuse discussion qui se doit de durer au moins jusqu’à ce que chacune ait
pu raconter son accouchement.
Notre société serait-elle dans
une telle pénurie de relations satisfaisantes que nous n’aurions d’autre choix
que de recourir aux inconnus du web pour partager nos joies et nos
angoisses ? Constatation bien trop déprimante pour que je m’abstienne
d’entrer en rébellion contre cette idée. J’ai une mère, des sœurs, des amies,
des collègues : faut que je m’en serve ! Je l’avoue, à 27 ans j’ai pas
mal trainé sur les forums mais 10 ans plus tard, j’ai plus vraiment envie.
Voilà pourquoi je préfère encore me parler à moi-même et partager ce que j’ai
sur le cœur avec des pages blanches à remplir. J’y retournerais un jour, je crois, quand
j’aurais accouché et j’y parlerais des trucs dégelasses de la grossesse !
Etre deux-en-un...
Mais surtout, ne le prends
pas mal mon BB. La vérité c’est que j’aime aussi te savoir lover au creux de
mon encombrant gros bid. J’aime te sentir bouger, te savoir bien au chaud et
rien qu’à moi. Avec toi je ne suis jamais seule et j’ai toujours quelqu’un à
qui parler. Je suis déjà ta mère avant même que tu ne sois venu au monde car
toi et moi avons débuté notre relation il y a déjà un certain temps. Ta
présence permanente me fais parler à la première personne du pluriel :
« allez viens, on se lève, on va manger, on va prendre un bain, on va
chercher tes frangins à l’école… ». Nous sommes une sorte de corps en
fusion, un être étrange à deux cœurs qui battent. Je suis ta seconde peau, ton
enceinte protectrice, ton point de départ à la genèse de ton histoire. Que ceux
qui jettent la pierre à Ève se ravisent, les femmes ne peuvent être que les
préférées de Dieu pour avoir reçu le don de porter la vie et avoir la chance
d’appréhender ce miracle. Mais que les hommes ne nous jalousent pas : avec
les tracas que nous vivons pendant la grossesse, le miracle nous est peut-être exclusivement
réservé, mais la note salée est aussi pour nous.
Bien que ce soit mon troisième miracle, je
suis toujours enthousiaste pour les cours de préparation à la naissance.
Fondamentalement, après deux gosses et mon job je ne vais pas apprendre
grand-chose mais cela me remet dans le bain et dans la dynamique de
l’accouchement. Je suis très réceptive aux techniques de la sophrologie et j’ai
l’impression d’être totalement sereine et confiante par rapport à mon
accouchement et à l’arrivée du bébé. Total no stress. C’est sans doute la maturité
de la quarantaine approchant…
mercredi 24 février 2016
vivre avec un gros BID, liste des choses TECHNIQUEMENT RELOU!
Avec un gros bid, la vie
quotidienne est réellement différente. Avant d’avoir un polichinelle dans le
tiroir, nous les femmes, on en rêve de ce ventre rond, on le fantasme, on
attend avec impatience ce précieux et ostensible symbole de notre maternité… mais
ça, c’était avant; c’est quand on ne savait pas de quoi on parlait et ce que
cela impliquait dans la vraie vie de tous les jours… Enfin, c’est le cas pour
moi qui suis plutôt du genre femme active que télé-pantouflarde. En vrac, comme
ça je peux faire une liste bien loin d’être exhaustive des actions perturbées voire
rendues infaisables par la présence d’une citrouille géante à la place de feu
notre ventre plat.
ð se baisser pour ramasser les trucs qu’on laisse tomber par terre (ce
qui arrive bien plus souvent que d’habitude étant donné la perte de maitrise du
système de coordination de ce nouveau corps si peu fonctionnel) ; faire la
vaisselle ou boire au robinet : « peux pas y’a un truc qui bloque » ;
se faufiler dans la foule ou entre deux portes ; faire ses lacets (vive
les tongs) ; se torcher le cul facilement; s’extirper de la bagnole ; se
relever, porter un soutien-gorge (moi, perso je m’étouffe dedans) ; avoir une
activité sexuelle digne de ce nom ; monter les deux étages qui me séparent de
la chambre des enfants ; parler très vite ou hurler très fort (là
encore pas assez de souffle vu que mon gros bid comprime ma cage thoracique ) ;
porter des tenues sexy : exit le string en dentelle et bonjour le shorty
coton qui ressemble à un parachute ; porter des trucs lourds ; avoir
une démarche glamour en portant des talons : et non ! aujourd’hui
c’est sandales de rando et démarche de Donald ; sortir de la baignoire
sans se péter la gueule ; se couper les ongles des pieds ; enfiler
ses chaussettes ; essayer un joli manteau cintré pour l’hiver prochain
dans une boutique ; cuisiner ou manger sans se faire des taches (ça, c’est
pour nous préparer aux taches de bave, de vomi sur l’épaule et de restes de
repas mixés qu’on va immanquablement se payer dans les deux prochaines années) ;
s’épiler le maillot : j’y vais au rasoir et à l’aveugle, même pas
peur ! Comme quoi, se trimballer un gros bid n’est pas franchement une
sinécure. Celui qui dans le futur développera le concept de grossesse
extracorporelle va probablement faire fortune.
lundi 22 février 2016
dis-moi encore une fois que "la grossesse n'est pas une maladie" et je te pète la gueule!
Phrase du jour : « La
grossesse ce n’est pas une maladie ! ». Qui n’a jamais entendu, voire
prononcé cette sentence ? Etant donné que je ne travaille plus, je n’ai
rien d’autre à foutre qu’entamer une réflexion pertinente sur ce sujet. Je me
penche 5 minutes sur la définition de ce mot : « maladie »
ð Ensemble d’altérations ou
dysfonctionnement d’un organisme caractérisée par la présence de symptômes
pouvant engendrer gène ou souffrance.
Certes, je ne dysfonctionne pas, mon corps de femme
est prévu pour la gestation et puis je l’ai voulu, je l’ai eu. Ok, je n’ai pas
l’intention de me soigner pour enrayer cet état. Mais tout de même, si ce n’est
pas une maladie, je tiens à dire que pour ma part il y a quand même des moments
ou cela y ressemble vraiment ! N’ai-je pas, lové au sein même de mon
organisme un élément ne m’appartenant pas tout à fait et qui passe en
neuf moi du stade de microbe à parasite géant. N’est-ce pas sa présence qui
produit des symptômes qui pour ma part peuvent largement être considérés comme
gênants voire à certains moments invalidants. Que quiconque ose venir me dire en
face que gerber nuit et jour pendant des semaines ce n’est pas être
malade ! La sciatique, les maux de tête qui durent 10 jours consécutifs,
la tension à moins de 9 la plupart du temps, le dos en vrac, les infections
urinaires, les mycoses, et j’en passe n’entrainent ils pas une réelle souffrance et la
nécessité de se traiter.
Alors ouais, la grossesse n’est peut-être pas une
maladie, mais moi pendant cette période j’aurais été putain de MALADE !
7eme MOIS DE GROSSESSE: l'activité de la femme enceinte
Ce sont mes derniers jours
de boulot, j’ai soldé tous les congés qui me restaient pour les coller juste
avant mon arrêt maternité. Moi qui ai tafé jusqu’au bout sans même prendre les
congés pathologiques, là je dois dire que me poser ne va pas être du luxe. J’ai
beaucoup de contractions au boulot. La sage-femme dit que tant qu’elles ne sont
pas douloureuses elles ne font pas travailler le col, donc pas d’inquiétude. Il
s’agit de contractions physiologiques déclenchées quand mes abdominaux (j’ai
envie de dire « lesquels ? ») viennent chatouiller mon utérus.
Mais poursuivre une activité quand son utérus est en pleine contraction, ça ne
le fais pas et il faut au moins s’assoir deux minutes le temps que ça passe. Le
problème, c’est que faire son travail d’infirmière sans solliciter ses
abdos : je ne vois pas comment. Porter les petits vieux ou relever les
hystériques qui se jettent volontairement par terre : techniquement je ne
peux pas ; me taper les escaliers suivis du couloir de 115 mètres toutes
les minutes : c’est franchement
relou ; aller en chambre d’iso ou au contact des potentiellement
dangereux : ça serait inconscient ; courir après le téléphone qui
couine ou les fugueurs qui sautent au-dessus du portail : non ; faire
des accompagnements à l’extérieur : je suis dispensé ; me taper les
voyages à pied jusqu’au labo ou la pharma à l’autre bout de l’hôpital :
pffff… Et puis mes collègues sont tous sympas, ils ont pitié de moi et se
tapent les corvées à ma place. En fait je suis un boulet, au propre comme au
figuré. Au final je ne vais donc plus bosser du 10 juillet au 19 février !
Je crois que je ne réalise pas : j’ai un petit pincement au cœur… Ça va
être long.
Mais, c’est l’été et c’est
parti pour deux semaines de vacances. Avec les enfants,
dimanche 21 février 2016
la philosophie du pratico-pratique et de l'économie (de soi)
C’est aussi le moment pour
moi d’approfondir les questions logistiques et surtout matérielles. Après la
poussette, il faut que je me penche sur le reste. Qu’est-ce qu’il ne faut pas
comme bordel pour des individus qui ne mesurent même pas un mètre ! Mon
critère de base c’est l’article de puériculture ergonomique, économiseur de
fatigue et de dos ! Il me faut des trucs qui m’évitent de me baisser.
J’opte donc pour le lit et le parc réglable en hauteur. Un jour, dans une
braderie, une jeunette à l’air écolo-altermondialisto-rebelle, à qui je
demandais si elle n’avait pas un parc à vendre me répond qu’elle est contre ce
principe car elle pense qu’il est préférable de laisser l’enfant faire ses
propres expériences…. Je m’interroge sur cette pensée profonde et je me mets en
situation :
ð Le téléphone sonne, je dois
rapidement déposer le mini d’homme greffé à mon corps pour plus de liberté de
mouvement et d’esprit ! Je l’installe vite fait par terre sur le tapis du
salon. Il va ainsi sortir de mon champ de vision et ne sera plus sous
surveillance pendant quelques temps. C’est à ce moment-là,
6 EME MOIS DE GROSSESSE: echo morpho et autres de test de merde
C’est le mois de l’échographie
morphologique. On va savoir si notre création est techniquement réussie. Gygy
va compter ses doigts, vérifier ses organes et l’inspecter sous toutes les
coutures. « Et toi là-dedans fais nous voir un peu ce que t’as dans le
ventre (ou plutôt dans le mien devrais-je dire !)». Ouf, notre petit
projet semble passer tous les tests : apte au service, ok pour commencer
une vie terrestre dans des conditions optimum. Dire qu’avant même de naitre on
est déjà testé, évalué, mesurer, peser et que sais-je encore. Premier
certificat de conformité en poche, le produit issu de l’industrie chéri-et-moi
peut poursuivre tranquillement son développement et attaquer ses finitions sur
ma chaine de production. Comme c’est dans l’air du temps, notre stratégie
marketing nous fait garder le suspense sur notre future petite merveille de
technologie. Son sexe ne sera donc connu qu’au jour de sa présentation au
monde. En tant que ses parents ignorants cela nous oblige donc à choisir deux
prénoms, c’est galère mais moi j’adore les surprise alors je ne souhaite
vraiment pas savoir. Comme le dis ma copine je suis un kinder !
Mais le personnage surprise
n’est pas le seul à devoir subir des tests. Je dois ce mois-ci me taper un
examen répugnant appelé O’Sullivan. Bien joli nom pour un truc aussi
dégeu et pénible ! L’objectif est de dépister un éventuel diabète
gestationnel. Théoriquement ce test n’est pas systématique mais uniquement
réservé à une population spécifique présentant des facteurs de risque. Cela
concerne en général les femmes avec antécédent de diabète, souffrant d’obésité,
ne se nourrissant qu’exclusivement de glace et de sodas, ou ayant déjà donné
naissance à de gros bébé,… Mais moi, madame Gygy, je n’entre pas dans ces cases
là ! Ah oui, mais madame, il y a l’âge aussi ! Prends ça dans tes
dents ma vieille, ton âge est un facteur de risque : après 35 ans tu fais
ce putain de test ! Le principe est de surcharger ton organisme en sucre
et de voir comment il se démerde pour l’éliminer en deux heures. En pratique,
on te fait une glycémie à jeun puis on te fait avaler 70 gr de glucose. C’est
juste ignoble ! Concentration extrême pour avaler ce truc et surtout le
garder à l’intérieur de soi. Ensuite le but est de faire une prise de sang au
bout d’une heure, puis une autre au bout de deux heures avec interdiction de
quitter le labo entre temps… selon des copines, le labo ou je me rends nous
fait patienter en salle d’attente. Je fais un rapide point dans ma tête :
salle d’attente bruyante et bondée, fauteuils inconfortables et accessoirement
tellement hauts pour moi que mes pieds ne touchent pas le sol, pas d’accoudoirs
et le dos contre le mur. Ajouter à cela
vendredi 12 février 2016
la poussette de mon Pti' Alien, faire de la récup ou faire un crédit?
L’œuf
n’est même plus une larve, il est devenu « Alien ». Ça grouille, ça
fait des vagues, ça me déforme le bid et me rend parfois totalement
dissymétrique. Il y a même des moments ou mon ventre tremble comme un gros
gâteau de gélatine. Heureusement que ce n’est pas la première fois sinon je
crois que c’en serais presque flippant. Mon petit « Alien » est
plutôt sensible à l’environnement. Il s’agite quand moi je me calme, répond à
son père quand celui-ci touche mon ventre, aime les bains chauds et paraitrait
même qu’il entend et reconnait les voix de ses proches. Faudrait, à ce que l’on
dit que je le sensibilise donc déjà à la musique. C’est fou, ils ne sont pas
encore nés que l’on devrait déjà tenter de les influencer et modeler leurs
gouts à l’image des nôtres… par contre je vais peut-être tenter de l’habituer à
une petite chansonnette qu’il pourra reconnaitre plus tard. On ne sait jamais
si ça marche pour le calmer quand il ne voudra pas dormir, ça vaut le coup de
le tenter. Parce qu’autant le dire tout de suite, moi, pousser la chansonnette
pour le faire roupiller je suis ok, par contre le genre de délire qui consiste
à faire une promenade en voiture à trois plombes du mat pour qu’il s’endorme
enfin : JAMAIS !
C’est
le moment où je commence à me pencher plus sérieusement sur des points de
logistique : je dois réfléchir aux « achats BB ». Mes grossesses
précédentes datant d’une décennie, je n’ai bien entendu rien gardé de tout le
bordel nécessaire au mini d’homme. Ma réflexion débute par l’objet emblématique
de la panoplie du nouveau-né qu’est la poussette. Moi, je ne roule pas en
voiture de luxe et j’ai bien d’autre priorité dans la vie que frimer avec une
bagnole alors je te préviens ça sera pareil pour toi. Pas question d’exploser
le budget dans cette catégorie en dépensant plusieurs centaines d’euros dans
une poussette design dernier cri ! Par contre, je suis sensible au côté
pratique et j’aimerais que son futur véhicule n’envahisse pas la totalité de
mon coffre de voiture. Je vote donc pour l’option pliage « canne ».
Il faudrait aussi qu’elle fasse cosy et pourquoi pas landau puisque
l’utilisation se fera sur la saison d’hiver. Puisque le cosy et le landau sont
des dispositifs qui servent aux transports en voiture, je ne veux pas non plus
du bas de gamme. Autant la frime je m’en tape, autant la sécurité j’y tiens.
Conclusion : je vais acheter d’occasion. Je dégote dans un « bon
coin » la poussette répondant à tous mes critères pour la modique somme de
150 euros. Par principe j’essaie de négocier mais la dame ne veux pas :
elle dit avoir payé cette huitième merveille du monde 600 euros !!! Elle
ne se foutrait pas un peu de moi la Ginette ? En fait non, après
vérification sur internet du prix de ce modèle, il s’avère qu’elle coute
réellement ce prix-là. C’est dingue ce que l’on est prêt à dépenser pour ces
petites bêtes. La Rolls étant en parfait état, je lui donne volontiers les 150
euros qu’elle réclame.
CHOISIR UN COURS DE PREPARATION A LA NAISSANCE.
Ma sage-femme me parle des
cours de préparation à la naissance : c’est dit-elle, le moment de les
programmer. Il existe un tas de méthode afin de se préparer au mieux à la
naissance. On ne parle plus « d’accouchement sans douleur », parce
qu’en fait, c’était un mensonge probablement inventé par un homme. Nous avons
le choix entre des méthodes corporelles, intellectuelles, spirituelles,
branchées, voire bizarres.
- Haptonomie : alors ça c’est sans doute un truc inventé pour faire participer nos « nouveaux pères », créer du lien et de la communication entre les parents et le futur BB. Pour ma part, pas besoin d’aide pour mettre en évidence le lien entre le squatteur et moi, car avec le bordel qu’il fout dans mon studio une pièce, je ne crains pas l’oublier. Je pourrais facilement le dénoncer pour tapage nocturne, et dégradations de biens privés. A croire qu’il essaie de faire des travaux d’aménagement en espérant ne pas payer son loyer pour les mois qui lui restent. Il a tout intérêt de me rendre les lieux dans un état acceptable ! Et puis, au-delà de ça, préparer le père à la naissance, moi je veux bien mais quand même, ce n’est pas lui qui va le démouler ! Alors sur ce coup-là, navrée chéri mais je pense à moi en priorité.
- Le yoga ça m’aurait vraiment tenté mais je n’ai vraiment pas le courage d’imposer cela à mon pauvre petit corps déjà tout chamboulé … et puis ce n’est pas remboursé par la sécu : dommage.
- Le chant prénatal : même pas j’envisage la chose, trop étrange pour moi. J’en ai entendu parler souvent mais je n’ai toujours pas compris le concept.
- Les cours en troupeau : et dire que la sécu nous rembourse des séances chez une sage-femme libérale qui nous coucoune par petits groupes de trois mais que certaines s’obstinent à effectuer leur cours de préparation dans les maternités. Trois grosses journées intensives à 25 baleines (plus parfois les maris) dans une grande pièce surchauffée…. Perso, je ne suis pas fan de la promiscuité.
- Les cours en piscine : plutôt cool, j’avais fait ça pour mes deux premiers, et j’avais apprécié.
- La sophrologie : ma méthode de prédilection. Je conditionne mon cerveau à la sérénité. Je me prépare à toute éventualité avec une « zen-attitude ». Pour moi, cette méthode ayant déjà fait ses preuves et s’étant révélée efficace : je me réabonne.
5 eme MOIS DE GROSSESSE: le travail c'est la santé! qui pour garder ma future progéniture?
Je grossis à vue d’œil et
sur un petit modèle comme moi, ça se voit immédiatement. Tout le monde
s’interroge sur le fait sur je sois encore au boulot. Les infirmières en cloque
avec un gros bid ce n’est apparemment pas monnaie courante. Mais moi je veux
travailler encore, je me suis fait chier sur mon canapé pendant 2 mois et demi
alors laissez-moi profiter encore un peu de ma vie sociale. Bon je fais la
maligne mais c’est quand même physiquement difficile, du coup je fais tout de
même aménager mon poste de travail et je passe en horaires de journée. De plus
ma convention collective me permet de bénéficier d’une « heure
maternité » : je pars une heure plus tôt et je suis payée pareil,
c’est pas cool ça !! Au taf j’ai également quelques soucis techniques
d’habillement. Nos tenues professionnelles ne sont pas franchement adaptées aux
femmes en cloques. Exit les pantalons, et je me trimballe en blouse longue. Et
quand avec je les porte avec mes bas de
contentions je ressemble aux « vamps » version blanche…mais tant pis
le confort prime avant tout.
C’est peut-être mon
troisième enfant, mais il est juste impensable que je moisisse chez moi
plusieurs années en attendant qu’il entre à l’école : je dois trouver un
« mode de garde ». Une crèche, une MAM, une assistante maternelle,
une gouvernante (ça c’est si j’étais riche… donc non !). Comment faire
quand on a besoin de faire garder sa progéniture avant 6h00 de mat ou jusqu’à
21h30, les week-ends et les jours fériés ? Réponse : mise à part la
grand-mère à disposition ou super nanny payée super cher : on ne peut pas.
Il y a bien la crèche de l’hôpital, sur
mon lieu de travail, adaptée à mes horaires et tout et tout sauf que pour
pouvoir bénéficier d’une place, à moins bien sur de faire partie de la DRH, il
faudrait inscrire son rejeton au moins un an avant d’avoir ne serait-ce que
penser à le concevoir. J’avais tout de même fait une demande à deux mois de
grossesse. On me répond 4 mois plus tard que j’aurais éventuellement une place
dans 2ans. MDR ! Finalement chéri va passer de journée et travailler comme
tout le monde en semaine et horaire de bureau. Allez, on a quand même du pot,
car on se dégote la dernière place à la MAM de mon patelin ou sont déjà inscrit
mon neveu et ma nièce. Je choisis donc l’option de la CAF « libre choix
d’activité » qui va me permettre de passer à temps partiel (80%) sans trop
perdre de salaire jusqu’aux trois ans de l’enfant.
jeudi 11 février 2016
4 éme MOIS DE GROSSESSE/La femme enceinte, une espèce à protéger?
Le
premier trimestre est terminé.
Il se passe une chose
totalement magique à cette date mythique. Comme par enchantement je cesse
miraculeusement de vomir : quasiment du jour au lendemain ! Je peux
enfin reprendre le travail et une vie sociale. Je peux à nouveau manger presque
normalement mise à part les précautions d’usage pour ne pas choper la
listériose ou d’autres saloperies du genre. Bref, je peux me remettre en
activité : avoir une vie.
Si « la vie c’est comme
une boite de chocolat », moi, mon ventre c’est comme une cannette de
soda : il y a plein de bulles à l’intérieur. A la troisième grossesse, on
identifie assez rapidement les mouvements intérieurs qui ne nous appartiennent
pas. Il est bien là, je le sens bouger. Je suis deux… Etrange concept qu’un
humain à l’intérieur d’un autre humain. Il est d’ailleurs bien regrettable que
l’on ne puisse se souvenir de cette période de notre pré-vie. Etais-ce une ère
de paix et de quiétude, un pur moment de création et d’évolution :
l’apparition de la vie dans la mer/mère originelle. Neuf mois de spa gratuit et
ininterrompu. Ou bien, est-ce qu’à la fin on ne finit pas par se faire
chier ? Même bien installé dans une salle d’attente confortable et
climatisée, attendre l’heure de son rendez-vous quarante semaines, c’est long.
Mon ventre
rond, aux yeux du monde, je suis une autre femme. La fonction d’incubatrice
confère un statut à part. Je porte la vie, et peut-être que dans l’inconscient
collectif, il est de bon ton de me remercier de bien vouloir poursuivre l’œuvre
de l’humanité ? La femme enceinte devient une sorte d’objet sacré
suscitant émerveillement, admiration et respect. J’ai le divin pouvoir de créer
la vie, je suis une déesse. Les gens disent (assez souvent même) que je
« rayonne » :serais-je devenue une super-héroïne au super
pouvoir de diffuser des rayons de bonheur ? J’attire la curiosité des
vieilles et des enfants, je suscite la politesse et la déférence des hommes,
l’empathie des femmes, la bienveillance de mes collègues de travail. La vie est
bien faite tout de même parce qu’avec tous les emmerdements d’une grossesse après
35 ans, on peut au moins en tirer des bénéfices secondaires. En tant que femme
enceinte,
mercredi 10 février 2016
3 éme mois de grossesse
D’après ce que dit l’obstétricienne, autour de 10
semaines, hormonalement parlant, j’ai atteint le pic le plus élevé. Serais-je
au sommet de mon art ? Puis-je espérer aller mieux ? L’avenir le
dira, selon elle, les effets gênants (moi
je dirais atrocement insupportables) disparaissent après le premier
trimestre mais « on ne sait jamais avec le corps humain… ». La bonne
nouvelle c’est que les risques de fausses couches sont déjà plus loin. Je
prends mon mal en patience, c’est pour la bonne cause.
Tellement occupée à
mobiliser mon énergie pour essayer de domestiquer les troubles du comportement
de mon estomac, j’ai totalement comme cesser d’avoir une existence. J’en oublie
même parfois de penser et de parler d’eux : chéri et l’œuf. Pauvre chéri,
il ne peut pas faire grand-chose contre mon mal être. Il m’aide autant qu’il le
peut mais ne sait pas toujours quoi faire. Notre vie de couple (et je ne parle
même pas du néant totale de notre vie sexuelle) est au 36ème
dessous. Comment avoir une vie de couple quand on n’a plus de vie tout court.
Il patiente, il n’a pas le choix et puis il sait qu’il est en partie
« responsable » de mon état alors il attend que ça passe.
Quant à l’œuf, je lui
enjoins ferment de bien s’accrocher et de faire de son mieux pour progresser
dans son évolution fulgurante de l’état d’œuf à celui de fœtus.
Annonce officielle générale
faite, de toute façon, une gastro qui dure deux mois avec arrêt de travail ce n’est
pas trop crédible alors on dit la vérité. Mes deux premiers poussins semblent
contents - à condition bien sûr que ce BB soit une petite sœur pour l’une et un
petit frère pour l’autre et qu’ils n’aient jamais-mais alors jamais de la vie
et même pas en rêve- à changer de couches parce que c’est trop dégueu !
Autour de 12 semaines on
fait la fameuse première échographie obligatoire,
mardi 9 février 2016
2éme mois de grossesse ou la degueulitude...
Serais- ce le pire mois de
toute ma vie ? C’est en tout état de cause celui ou je prononce LA
phrase :
« JE NE RECOMMENCERAIS
PLUS JAMAIS, CETTE FOIS C’EST LE DERNIER ! »
J’ai entamé une traversée de
l’atlantique en solitaire plus que périlleuse. Le problème : j’ai le mal
de mer !
Les nausées « matinales » mon
cul ! Je suis malade à crever, je dégueule toute la journée et parfois même
la nuit, je dégueule quand je mange et je dégueule quand j’ai l’estomac vide. Je
n’arrive même plus à lire ou regarder la télé car je dépense toute mon énergie
à essayer d’adapter mon corps à ces conditions extrêmes. Mais on ne peut rien
contre les éléments… je ne peux empêcher mon bateau de tanguer et n’ai d’autre alternative
que de pencher la tête par-dessus bord. Je peux d’ailleurs aujourd’hui dresser
une cartographie très précise et les yeux fermés de la morphologie des grands
fonds de la cuvette des chiottes… je ne parviens presque plus à mettre un pied
devant l’autre : je survis entre mon canapé et mon lit. Et ce que je
redoutais arrive : les conditions de navigation ne s’améliorant pas, je me
résous à l’impensable pour moi : je prends des neuroleptiques !
Oui ! Ces molécules à la liste d’effets secondaires longue comme le bras
que j’administre quotidiennement à mes patients, j’en prends à mon tour. Tout
cela fait que je me traine une tension à 8 (du coup je porte des magnifiques
chaussettes de contention couleur peau de toute beauté) et que j’ai besoin de
dormir environ 15 heures par jour. Inactivité, apragmatisme, et hypersomnie
forcées ! Je me fais vraiment chier, je dresse dans ma tête la liste de
toutes les choses que j’aimerais et que j’aurais à faire si je n’étais pas
partie pour la croisière de l’horreur : je rêve de pouvoir reprendre le
boulot, de pouvoir soutenir une conversation sans me concentrer pour ne pas
vomir mes tripes sur mon interlocuteur, je rêve d’une alimentation
normale !!!!
Il parait qu’en altitude (en
avion par exemple), il se produit une modification du sens du gout. Eh bien,
lors de cette traversée en solitaire, c’est encore pire ! Oublie tout ce
que tu sais car plus rien n’est vrai. Sans parler des interdits alimentaires basiques
de sécurité, la liste est interminable de tout ce que je suis désormais
incapable d’avaler sous peine de retournement immédiat de mon estomac. Des
aliments que j’adorais pourtant jusque-là me révoltent littéralement les boyaux
et déclenchent à l’odeur comme à la vue un rejet total. A contrario, je me sens
une inclinaison certaine pour tout un tas de produits insipides, voire chiants
qui ne faisait pas partie de mon alimentation de femme à terre. Je me nourris
de yaourts natures, de salades de fruits en boite, de céréales petits déjeuners
et de choses de ce genre pourvu que ce soit frais et surtout inodore. Je bois
du coca et du jus de citron (il m’arrive même de manger des citrons entiers
tels quel) et j’ai très souvent envie de me taper des cornichons ! Moi qui
me serais damnée pour un bon morceau de fromage sur une tranche de mon pain
préféré au maïs, je ne peux plus voir ça en peinture- mon dieu, je ne suis plus moi-même. C’est un peu comme si une
entité extra-terrestre avait pris ma place dans mon propre corps pour venir y
foutre le gros bordel !
La déchéance ne s’arrête pas là bien
évidement.
samedi 6 février 2016
1 er mois de grossesse
Des symptômes sont de
retour. Je dois être à trois semaines de grossesse. Je suis crevée et je baille
à peu près 20 fois par heure. Après le boulot j’ai juste envie de m’allonger
avec un bouquin sur lequel je ne tarde pas à piquer du nez : je ne pense
qu’à pioncer. Parfois je n’ai même plus le courage de faire l’amour. J’ai un
peu mal aux seins, aux reins et de temps en temps ça me tiraille au niveau du
bid. En plus, je suis constipée, c’est naz !
J’ai un nez bionique, ce qui
présente plus d’inconvénients que d’avantages quand on bosse à Cradoland. Les
odeurs y sont envahissantes et parfois insoutenables. A la maison, je ne
supporte plus-enfin encore moins que
d’hab- l’odeur de la caisse du chat, il y a aussi le parfum super cher de
mon mec, la poubelle même quand elle est fermée, les odeurs de bouffe du frigo,
les chaussettes pourries.... Sinon c’est amusant de voir que l’on peut
identifier et suivre à la trace les autres sans les voir ; juste grâce
leurs parfums. Je suis un peu devenue un chien de chasse. Je peux aussi flairer
ce que mes interlocuteurs ont bu et mangé. Ça ne sert à rien mais c’est au
moins marrant.
Mais, le signe qui m’a
particulièrement alerté, c’est les brulures d’estomac. Il parait que quand on
tombe en cloque, il se produit un relâchement de l’estomac… résultat :
comme une impression de déchets nucléaires chimiques ultra corrosifs à
l’intérieur du bid.
Certains jours, il m’arrive
d’être complètement à côté de la plaque, comme si un envahisseur avait pris ma
place dans mon propre corps. Exemple :
lundi 1 février 2016
FAUSSES COUCHES ET AUTRES PERIPETIES...
Le sang.
Il est de retour. Je ne
comprends pas, normalement on ne saigne pas quand on est enceinte. Après
l’incompréhension, c’est la panique. J’ose même plus aller aux chiottes :
je ne veux plus le voir. Après mes recherches sur comment tomber en cloque à 35
ans puis sur les symptômes de grossesses, je me penche sur le sujet bien moins
hilarant de la FCS : fausse couche spontanée. C’est pire que tout, plus on
lit moins on y voit clair… Je garde espoir quelques jours mais au bout d’une
semaine je saigne toujours. C’est une expérience cruelle, je n’ai pas de
douleur, je saigne, ça s’arrête, je saigne, ça s’arrête, … Je retourne chez
Gygy faire le point. Je suis invitée à faire une prise de sang pour recontrôler
mon taux de bétaHCG. Il est censé doubler tous les deux jours mais stagne ou
diminue en cas de FSC.
Mon taux de bétaHCG a doublé
normalement. La première chose que dit Gygy au téléphone c’est « bon, je
ne comprends rien à ton histoire, tu vas aller faire une échographie, mais ne
te réjouis pas trop vite »
Echographie : Utérus
vide…
Comme je ne m’attendais pas
à tomber enceinte si vite, je ne m’attendais pas à celle-là non plus. Pourtant,
apparemment, c’est plus que fréquent. Les femmes feraient même des FCS sans
même s’en rendre compte. Résultat des courses, je suis crevé, je subis les
effets des hormones, qui elles sont toujours présentes dans mon corps et tout
ça pour rien. En plus je me vide de mon sang. Je repense à Mirena avec
nostalgie. Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir me reproduire ?
Cette question, purement rhétorique,
n’a évidemment qu’une fonction dramatique dans ce récit. Aujourd’hui je sais.
Je ne doute plus, je le veux mon troisième bébé !
Nouvelle prise de sang,
cette fois ces putains d’hormones se mettent enfin à redescendre. La certitude
du diagnostic (même n’étant pas celui espéré) a cela de bon, qu’il me permet de
tourner la page et d’avancer. Et, si seulement j’arrêtais de saigner, je
pourrais reprendre l’entrainement et me remettre en mode conception.
Fin de cycle n°2. Un à un
reviennent tous les symptômes de grossesse avec en prime quelques jours de
retard… Non déjà ! Ce n’est pas possible ! Et bien non justement, ce
n’est pas possible… car j’ai de nouveau mes règles alors que j’étais persuadée
être encore en cloque. C’est officiel, je suis hormonalement déglinguée !
Je ne comprends plus rien à mon propre corps. Et je me répète peut-être mais je
n’aime vraiment pas avoir mes règles, en
plus ça fait trop MAL !
Fin de cycle n° 3, pas de
symptômes bizzaroides, mais du retard, enfin je crois… Mauvaise élève que je
suis-je n’ai pas noté le jour du début de mes dernières règles. Je crois bien
que c’était un lundi ou un mardi…Oups… Ras le bol, je vais faire la morte et
attendre de voir ce qui se passe.
Samedi : ce soir, c’est
dîner avec les potes, donc pour être sure
(sous-entendu de pouvoir picoler ou non)je vais pisser sur un test.
Résultat : une presque croix… Cette fois je n’ai pas le
modèle hi-tech qui t’écrit en toute lettre « enceinte » /
« pas enceinte ». Mais d’après la notice une presque croix c’est surement positif. Verdict : je ne picole
pas ! Et ben, pas picoler, ce se voit ! Ça ne fait pas trente seconde
que j’ai commandé ma bière sans alcool que six regards interrogateurs se tournent
vers moi. « Et depuis quand tu ne bois pas d’alcool toi ? »
Voilà je suis grillée ou bout d’une seule journée. En moins d’une minute les
copines ont déjà calculé (alors que je ne l’ai encore pas fait moi-même) ma
date d’accouchement. Je vais pondre en plein mois de Janvier. Voilà comme ça au
moins on est certain, je ne pouvais pas faire pire.
Cette fois on croise les
doigts, j’espère que c’est la bonne. J’adresse une petite prière à Dieu pour
qu’il prenne soin de mon œuf.
Je n’ai pas croisé les
doigts correctement apparemment : une nouvelle fausse couche est survenue.
Plus précoce que la dernière fois, je relativise, je vais retenter ma chance.
Et si il y a bien une chose pour laquelle je suis douée, c’est tomber
enceinte ! En effet, le mois suivant rebelote : j’ai à nouveau un
« + ». Mais à nouveau une fausse couche !
Bon cette fois il faut que
j’aille consulter…
Gygy prends son petit air de
réflexion profonde qui dit prépare toi à entendre un truc chiant. Et comme ça,
de but en blanc, elle me regarde droit dans les yeux pour me dire qu’elle n’est
pas étonnée du tout. (Comment ça t’es pas
étonnée ?? Qu’est-ce que je n’ai pas fait comme il faut ??). Et
là, elle accuse sans ménagement mon ami de toujours : mon cher Mirena.
D’après elle notre relation a duré trop longtemps et des années sans avoir ses
règles ça ne serait pas naturel ! Mon utérus est devenu flemmard et
maigrelet et il n’est pas prêt à se faire squatter. Résultat des courses, elle
dit à monsieur d’arrêter de me mettre enceinte et que pendant trois mois on va
booster mon utérus à coup de progestatifs. En plus faudrait que je me prive
d’alcool et de fromage par ce que ça risque de me faire grossir !! Alors
là tout de suite je pense été, BBQ, apéro, maillot de bain et j’ai juste envie
de tchouner. Me priver de choses que je pourrais plus faire pendant des mois
quand je serais en cloque, je refuse, je prends le risque des kilos. En plus
chéri va devoir mettre des capotes ! Beurk !
Ca y’est j’ai fini ces
putains de trois mois de traitement ! Chéri et moi allons reprendre les
essais. Je vais essayer de pas trop psychoter et j’espère que les effets de mon
copain mirena ont bel et bien disparu. Ce qui est cool, c’est que le temps
ayant passé, (d’ailleurs j’ai fêté mes 36 ans cet été), c’est que ma copine
Radar est enfin prête elle aussi pour les tentatives de reproduction de son
deuxième BB. Avec de la chance on va réussir à se baleiniser en même temps, ça
serait vraiment amusant !
Il se passe quelques mois
sans qu’il ne se passe rien. Sur le long cours, le maintien de la motivation à
la procréation à un niveau élevé n’est pas une sinécure. En effet, chingchonguer
en systématique car nous sommes entre J12 et J17 du cycle : pas toujours
évident ! D’abord il y a les mois où l’on se plante de date, et puis les
jours d’engueulade : alors là, moi,
J14 ou pas, je ne peux pas le faire sur commande parce que c’est Le
jour. Et après c’est les fêtes, alors, quitte à avoir patienté tout ce temps un
mois de plus, on est plus à ça près : je vote pour le champagne et le foie
gras et je décale mon projet BB au mois prochain.
Bon ce n’est pas le tout mais il faut que l’on s’y
remette.dimanche 31 janvier 2016
SYMPTOMES DE GROSSESSE: être en cloque ou ne pas l'être?
C’est stupide, mais je me suis aussi renseignée sur
les statistiques concernant les délais de conception. Paraitrait que la
fertilité chez les femmes descend en chute libre à partir de 35 ans. Selon
certains calculs savants (mes sources provenant encore une fois de
« jesuisuneginette.com ») j’aurais quelque chose comme 12% de chance
de tomber enceinte à chaque cycle et en moyenne, les femmes (de mon âge)
mettraient entre huit et douze mois pour tomber en cloque… Du coup pour l’alcool et l’ibuprofène (ben
oui je suis migraineuse) c’est seulement autorisé au début de chaque cycle.
Fin du premier cycle :
les premiers et redoutés saignements arrivent !! Grrr… [En même temps, qu’est-ce que tu croyais, que
t’allais tomber enceinte du premier coup ! Ne faudrait pas exagérer non
plus.] Je pars donc au boulot avec ma panoplie pour problème de fille [Mirena tu me manques]. Et comme un
problème n’arrive jamais seul j’ai d’horribles aigreurs d’estomac. Mes collègues
de travail (je suis infirmière) se mettent donc en quête d’un diagnostic et
d’un traitement adapté à mon cas. Et là, deux d’entre elles et sans
concertation me soupçonnent d’être enceinte ! Ce n’est pas possible on
m’en veut ! Et puis c’est quoi le rapport avec l’estomac ??? Mon
collègue, un homme, lui penche plutôt pour l’ulcère de l’estomac. Est-il
possible que je sois stressée au point de me trouer le bid ? MERDE, on
avait dit pas de pression !
Sauf qu’après avoir fait
leur apparition, mes règles ont subitement disparues ! Qu’est-ce que c’est
que ce bordel ? Je file sur le net et demande au grand-ordi-qui-sait-tout
quels sont les symptômes de grossesse ? C’est grave, je suis infirmière et
j’ai déjà été en cloque deux fois…
- D’abord on n’a plus nos règles mais il peut arriver que l’on ait autour de la date prévue des règles de petits saignements (c’est le petit œuf qui s’accroche sur la paroi de l’utérus, une histoire de spot ou un truc comme ça) : ok ça pourrait coller
- Des nausées ou des maux de tête : j’ai, mais ça ne compte pas j’en ai tout le temps
- Les seins tendus : non de ce côté-là, je ne sens pas grand-chose
- Une grosse fatigue : je vote oui ! mais bon en même temps c’est l’hiver !
- Augmentation de la salivation : c’est vrai que j’ai un peu bavé sur mon oreiller hier alors que je faisais une petite sieste
- Une humeur vacillante : putain la copine Version2 aurait-elle vu juste ?
- DES AIGREURS D’ESTOMAC !!! putain ça devient sérieux là !
Euh chéri, en fait il se
pourrait éventuellement qu’il soit probablement possible que peut-être je sois un
peu enceinte…
Premier test de grossesse.
Chéri n’en peut plus, il me regarde comme si j’étais déjà enceinte (avec un air
bêtement admiratif) et un tas de blagues vaseuses du genre : se retourner
avec le gros saladier à l’ envers sous son t-shirt. « Ok, tu as gagné, je
craque ! Tu peux acheter un test et on sera fixé ! » Donc, chéri
rentre avec Le Test ; il est à affichage digital : on n’arrête pas le
progrès. Le machin te dis enceinte ou
pas et de combien de semaine. Je file pisser sur mon test et donne l’objet à
chéri puisqu’il veut lire le résultat lui-même. Le sourire idiot qui traverse
son visage confirme ce que je pressentais déjà. Il est écrit :
« enceinte. 1-2 semaines ».
Voilà, ça c’est fait !
J’y crois à peine, quinze jours après ma séparation avec Mirena, me voilà déjà
en cloque ! Ses spermatozoïdes sont sous anabolisant ou quoi ?
Chéri est tout benêt, il me
demande quoi faire du test de grossesse ? Du coup je lui fais remarquer
qu’en souvenir y’a mieux qu’un truc sur lequel je viens de pisser. On le prend
en photo pour envoyer à ma copine Radar. « Tu l’as pas vu venir
celle-là ! » Pour le moment on lui demande de garder le secret.
A qui on le dit et à partir
de quand ??? Pour le moment je n’accepte d’en parler qu’à des membres de
mon gang.
jeudi 28 janvier 2016
1. LES TRAVAUX PRATIQUES: sexe, calculs et recettes magiques
Histoire d'O...vulation.
Ça y’est, ma nouvelle vie sans Mirena a commencé. Et
là, je suis tout de suite dans le bain! A peine quelques heures que nous nous
sommes quittés et je saigne déjà! Horreur! J’avais oublié ce désagrément et ça
ne me manquais pas! Ouf au fond du placard je dégotte une vieille boite de
tampons (ça périme pas j’espère ces trucs-là). Désolée chéri les TP c’est pas
pour aujourd’hui par contre ça me donne normalement une bonne raison d’être
chiante et fatiguée. Enfin je dis ça mais moi perso, je ne pense pas être plus
pénible en « phase hormonale ragnagna » que le reste du temps! Je
crois même que la mauvaise humeur des femmes « indisposées » [à
satisfaire ces messieurs] ne serait qu’une légende urbaine. En réalité, ne
serais-ce pas plutôt les hommes, qui, agacés et frustrés par notre
indisposition et son retentissement cruel sur leur besoin fondamental
prioritaire, nous le ferait payer en nous cherchant des poux dans la tête! Et
c’est ça qui nous rend irritable, pas nos hormones! Et le pire c’est que ça
dure plusieurs jours.
Bref,
LA THEORIE DU RENONCEMENT.
En attendant, je cogite encore. Après la technique
pratico-pratique de l’établissement de cette liste non exhaustive [je
pourrais sans doute rajouter à l’infini des bénéfices et des risques] je m’égare
dans des digressions pseudo-psycho-philosophiques et pour l’heure me voici en
proie à un délire d’idées hautement intellectuelles sur le thème du
renoncement. Il me semble bien avoir déjà lu quelque part que renoncer c’est
évoluer. Euh, je renonce donc je suis??? Etre parent est une forme de
renoncement que j’ai déjà apprivoisé. Une minute que je me rappelle…
Ca y’est, j’y suis: renoncer à n’être que « la
fille de » pour devenir « la mère de », renoncer à l’enfance, à
l’insouciance, à l’égoïsme, oublier la totale liberté, la vie au jour le jour,
le direct live pour entrer dans l’ère de l’organisation, de l’anticipation,
bref de la Responsabilité. Tout ça, c’est fait pour moi! Je nage dedans depuis
plus de huit ans. Ce à quoi je vais cette fois devoir renoncer serait donc ailleurs.
Quel chemin ai-je parcouru depuis 10 ans? Je ne suis plus une jeune fille qui
n’attend que de devenir mère pour se savoir femme. Je sais ce que je veux d’un
homme et ce que je ne veux pas! Je sais ce qu’est l’amour, le désir, l’envie.
J’ai perdu mes illusions et j’ai compris ce que la réalité peut m’offrir et
comment l’obtenir.
Commençons
par nous projeter dans cette période d’absolu renoncement qu’est la grossesse.
Neuf mois de bonheur, de fusion extatique avec l’enfant à naitre. Une avalanche
d’attentions protectrices et de sentiments sucrés en provenance directe du
monde extérieur: des vieilles qui nous sourient tendrement, les jeunes femmes
au regard envieux, des hommes déférents, des passants qui nous aident à porter
les courses, la famille qui nous porte une si délicieuse attention, le mari en
extase!
Le mari en extase???
mardi 26 janvier 2016
les risques et périls de la grossesse après 35 ans
Risques:
-
Est-t ce que je ne risque pas de perdre ce
corps de rêve encore mieux que celui de mes vingt ans!! Si, je vous jure, même
moi je comprends pas comment c’est possible- [enfin mis à part le petit coup
de pouce à 3600 euros de mon chirurgien esthétique pour passer d’une poitrine
qui annonce d’une voix sévère « le miracle de la grossesse et de l’allaitement
a un prix! » à une poitrine qui
crâne et vous lance avec nonchalance « t’as vu, ça tient tout seuls,
brulons ces sous-vêtements qui nous emprisonnent ! »] Bref, je ne veux
pas redevenir miss je-ne-quitte-jamais-ma-bouée-de-sauvetage qui jamais plus ne
pourra acheter une taille zéro.
-
Je ne veux pas
devenir « Ginette au foyer désespérée » débordée par sa marmaille qui
n’a plus le temps de faire son brushing et porte des survêtements six jours sur
sept: je veux travailler, poursuivre ma vie sociale, rester un membre actif de
mon gang de copine, je ne veux pas être une fatigue ambulante!
-
Je veux continuer
à profiter de la vie: pouvoir partir en vacances sans être obligée de louer un
minibus et de me transformer en diva de l’organisation
-
Je ne veux pas
abandonner ma florissante et enrichissante vie sexuelle! Tout le monde sait
bien que l’on commence a réellement s’épanouir que vers 30 ans dans ce domaine
alors merde quand on attend aussi longtemps pour s’éclater et que
l’inconscience de la jeunesse laisse place à la prise de conscience du
caractère éphémère de la vie, il y a des
priorités à définir et des choses à préserver! Je veux pouvoir avoir encore assez d’énergie pour ça!
Est-t ce que je ne risque pas de perdre ce
corps de rêve encore mieux que celui de mes vingt ans!! Si, je vous jure, même
moi je comprends pas comment c’est possible- [enfin mis à part le petit coup
de pouce à 3600 euros de mon chirurgien esthétique pour passer d’une poitrine
qui annonce d’une voix sévère « le miracle de la grossesse et de l’allaitement
a un prix! » à une poitrine qui
crâne et vous lance avec nonchalance « t’as vu, ça tient tout seuls,
brulons ces sous-vêtements qui nous emprisonnent ! »] Bref, je ne veux
pas redevenir miss je-ne-quitte-jamais-ma-bouée-de-sauvetage qui jamais plus ne
pourra acheter une taille zéro.
Je ne veux pas
devenir « Ginette au foyer désespérée » débordée par sa marmaille qui
n’a plus le temps de faire son brushing et porte des survêtements six jours sur
sept: je veux travailler, poursuivre ma vie sociale, rester un membre actif de
mon gang de copine, je ne veux pas être une fatigue ambulante!
Je veux continuer
à profiter de la vie: pouvoir partir en vacances sans être obligée de louer un
minibus et de me transformer en diva de l’organisation
Je ne veux pas
abandonner ma florissante et enrichissante vie sexuelle! Tout le monde sait
bien que l’on commence a réellement s’épanouir que vers 30 ans dans ce domaine
alors merde quand on attend aussi longtemps pour s’éclater et que
l’inconscience de la jeunesse laisse place à la prise de conscience du
caractère éphémère de la vie, il y a des
priorités à définir et des choses à préserver! Je veux pouvoir avoir encore assez d’énergie pour ça!
La technique du questionnement
les points positifs de la grossesse après 35 ans.
Alors, j’y vais ou je n’y vais pas? J’me tâte, je réfléchis, je tergiverse, j’extrapole, j’envisage, je cogite, je me projette… Un jour j’en meurs d’envie et le lendemain cela me terrorise. L’adolescence lointaine, j’ai compris depuis longtemps qu’une conviction profonde n’est pas forcément définitive. Alors il s’agit sans doute de prendre un risque. Ne rien faire de stupide qui pourrait me rendre malheureuse et me mettre dans la galère [à nouveau] ou tenter quelque chose qui éventuellement m’apporterait le bonheur ? Je pourrais agir de façon intuitive : « alors ma vieille, que dis ton instinct? », ou je pourrais me la jouer plus scientifique et pragmatique en calculant le fameux rapport bénéfice/risque… Mon intuition étant plutôt instable ces derniers temps et évoluant au gré de mon humeur, tentons la méthode scientifique. C’est parti, calculons ! Etablissons cette Liste.
lundi 25 janvier 2016
PROLOGUE
Faire ou ne pas faire un troisième enfant sur le tard?
L’idée est là. Elle divague dans ma tête, à bas
bruits, presque silencieuse. Il n’empêche, je l’entends quand même.
« Et si je faisais un enfant… »
En vérité, pour moi, la question est un peu
différente. On veut toutes devenir mère, c’est une évidence inscrite dans nos
gènes, un instinct naturel presque envahissant, qui ne fait aucun doute à
l’heure du grand tic-tac de notre fameuse horloge biologique interne. Mais mon
alarme à moi a déjà sonné il y a presque dix ans. Alors ma vraie question est
la suivante:
« Et si je faisais un troisième… »
Si j’avais 25 ans et aucune progéniture, la question
ne se poserait pas! Mais voilà, j’en ai 35, et j’ai déjà pondu deux fois.
D’ailleurs, il faut avouer que mes œufs sont très réussis et que je suis une
poule comblée mais voilà, comme une grande partie de mes congénères volailles
modernes, je n‘ai pas suivi le schéma
classique, propre et bien tracé. Non, moi, j‘ai utilisé l‘autre (celui
avec brouillon en première partie) que je pourrais ainsi résumer
:
- Phase 1: ILLUSION = REPRODUCTION
- Phase 2: ILLUMINATION = SEPARATION
- Phase 3: REORGANISATION= RECOMPOSITION
Je ne regrette rien de l’aspect
« reproduction » de la phase 1 puisqu’elle a abouti à la naissance de
deux merveilleux enfants.
Mais, v’là t’y pas que mon nouveau coq (géniteur en
puissance) ne s’est lui, pas encore reproduit. Il souhaite donc un mini-lui
porteur de sa carte génétique, qui fera du judo et de la musique comme lui.
Mes
deux premiers poussins sont chouettes, ils ont de la conversation, mangent tout
seuls, vont à l’école, dorment la nuit, s’installent seuls dans la bagnole et
ont réduit depuis bien longtemps leur impact néfaste sur l’environnement en
cessant définitivement toute consommation de couches et lingettes polluantes.
Ils seraient presque pratiques ces deux-là quand on y pense. [Autonomie des
enfants, libération des mamans!] Et puis soyons honnêtes, je fais presque
autant de sport qu’un escargot sous Neuroleptique. Même ma WII essaie de me
culpabiliser en comptant les trop nombreux jours qui nous séparent de la
dernière fois où l’on s’est vue. Tout ça pour dire, qu’avec mon gabarit de
mini-pouce et mes 35 balais peut-être que faire un bébé, ça risque d’être
physiquement et psychiquement pas très évident. Et puis je travaille moi et
j’aime ça, pas question que je devienne mère au foyer! Entre nous, pas question
non plus que mon coq (sous prétexte de vivre à l’ère des nouveaux pères) ne se
fasse papa au foyer s’il souhaite que je continue à l’aimer et à l’honorer
comme mon homme.
Continuons
rapidement la réflexion;
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