Ce sont mes derniers jours
de boulot, j’ai soldé tous les congés qui me restaient pour les coller juste
avant mon arrêt maternité. Moi qui ai tafé jusqu’au bout sans même prendre les
congés pathologiques, là je dois dire que me poser ne va pas être du luxe. J’ai
beaucoup de contractions au boulot. La sage-femme dit que tant qu’elles ne sont
pas douloureuses elles ne font pas travailler le col, donc pas d’inquiétude. Il
s’agit de contractions physiologiques déclenchées quand mes abdominaux (j’ai
envie de dire « lesquels ? ») viennent chatouiller mon utérus.
Mais poursuivre une activité quand son utérus est en pleine contraction, ça ne
le fais pas et il faut au moins s’assoir deux minutes le temps que ça passe. Le
problème, c’est que faire son travail d’infirmière sans solliciter ses
abdos : je ne vois pas comment. Porter les petits vieux ou relever les
hystériques qui se jettent volontairement par terre : techniquement je ne
peux pas ; me taper les escaliers suivis du couloir de 115 mètres toutes
les minutes : c’est franchement
relou ; aller en chambre d’iso ou au contact des potentiellement
dangereux : ça serait inconscient ; courir après le téléphone qui
couine ou les fugueurs qui sautent au-dessus du portail : non ; faire
des accompagnements à l’extérieur : je suis dispensé ; me taper les
voyages à pied jusqu’au labo ou la pharma à l’autre bout de l’hôpital :
pffff… Et puis mes collègues sont tous sympas, ils ont pitié de moi et se
tapent les corvées à ma place. En fait je suis un boulet, au propre comme au
figuré. Au final je ne vais donc plus bosser du 10 juillet au 19 février !
Je crois que je ne réalise pas : j’ai un petit pincement au cœur… Ça va
être long.
Mais, c’est l’été et c’est
parti pour deux semaines de vacances. Avec les enfants, ma filleule et chéri on
a pris l’option club de vacances avec pension complète (et oui j'ai un super CE), piscine et surtout club
enfants. « Dans mon état » (j’adore cette expression de merde), ce
n’est pas du luxe ! Par contre j’ai bien conscience du danger que
représente pour ma ligne, les deux semaines de pension complètes. Heureusement
que je ne peux pas picoler… En résumé, rien à glander ! Le souci c’est que
niveau loisirs, je suis vite limitée : pas de sport, pas de vraies rando,
pas de sexe, pas de trajet voiture trop longs, pas de ballade en plein cagnard.
Bref : je me fais un peu chier. Il me reste la larvage au bord de la
piscine : heureusement pour moi que j’adore la lecture. En plus, j’étouffe
dans mes maillots de bain. Habituellement je me contente d’un petit string de
rien du tout quand je vais à la plage. Sauf que là, un string, entre mon gros
bid et mon cul je pense qu’on ne le verrait même pas si j’en portais un et
puis, le topless enceinte au bord de la piscine du club, ça le fait pas trop je
crois. Sans parler du fait qu’en cloque, les U.V. sont encore plus nos ennemis
que d’habitude ! Je me résous donc à porter un maillot une pièce spécial
maternité mais dans lequel je dois bien l’avouer, je dois tout de même effectuer
quelques contorsions pour parvenir à me glisser à l’intérieur. On m’a aussi
prêté un bikini grande taille mais supporter les baleines soutif est juste un
calvaire. Je passe tellement de temps allongée sur un transat que je suis
limite de me choper des escarres. Et voilà comment l’ennui me pousse à enfin
accepter la suggestion des enfants de télécharger un jeu sur mon smartphone. Ainsi
la grossesse me fait devenir une adepte de « candy crush » moi qui
n’ai jamais aimé les jeux vidéo.
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