dimanche 20 mars 2016

anticiper son accouchement: fantasmes et réalité...


Les choses se précisent. Je réfléchis à la façon dont je voudrais (en théorie) accoucher. Je dis en théorie, car la première des choses à faire est d’envisager que tout ne se passe pas comme prévu. Ma fille a voulu jouer les originales dès le début de sa vie. Rupture totale de la poche des eaux (et quand ça t’arrive, vu le tsunami, t’as aucun doute) à 36 semaines. Mademoiselle est en siège complet donc césarienne sous rachianesthésie. C’est le type qui m’a sorti du ventre de ma propre mère qui m’ouvre le bid en chantant sous le regard attentif d’une brochette d’étudiant. A peine dehors on me montre vite fait son petit minois et on l’emmène pour ses soins. Dites les gars, je sais que vous êtes pressés mais j’aimerais au moins une petite précision, c’est une fille ou un garçon ?!?!
UNE FILLE. Une micro-fille pour être précise (2,5 kg). Césarienne ou pas je m’en moque : je la regarde et je me répète en boucle « c’est moi qui l’ai fait ». Je reste 10 jours à la mat parce que césarienne + BB de petit poids + primipare = ils veulent me garder un peu à l’œil : c’est long ! Du coup je dois subir les incessantes, intempestives, interminables et plus que chiantes visites de la belle famille.
Pour le deuxième je décide de changer de maternité, elle est plus petite, plus récente, plus familiale et plus loin. Les gens s’y incrusteront moins. Cette fois c’est un accouchement par voie basse qui se profile.

-      « on vous pose une péridurale madame ?

-      Ben évidement, pourquoi souffrir quand il existe des moyens de faire autrement ! »

C’est dans la normalité en France que d’accoucher sous péri. Je ne me rappelle pas avoir douté de l’évidence de la chose. J’aurais dû… A la minute ou le produit miracle se diffuse dans mes veines,
mon corps se révolte : j’ai la tension qui chute dans les chaussettes et je me mets à gerber partout. Mais surtout je sens bien que quelque chose ne va pas, l’effet est trop fort. Je le dis à la dame qui fait semblant de m’écouter et me rétorque sur un ton infantilisant que je ne dois pas m’inquiéter, que c’est normal. Mais non je te dis que je ne sens plus rien ! Et je n’ai même pas appuyé une seule fois sur la pompe. Mais quand elle accepte enfin d’arrêter la perf, c’est trop tard, je suis 100% anesthésiée : l’effet est le même que sous rachi. Résultat la poussée sans rien sentir n’est pas très efficace et le docteur doit sortir la ventouse. L’anesthésiste a dû faire une petite brèche car après l’accouchement impossible de me relever sans subir un mal de tête fulgurant. En y repensant, avant la péri j’avais mal mais je gérais plutôt bien. Bon ce n’est pas si grave, je viens de mettre au monde UN GARCON ! Et il va tout bien ! Tout ça pour dire qu’il faut s’attendre à tout. Mais cela ne m’empêche pas de me préparer à un accouchement idéal.

            D’abord grâce aux conseils de ma sage-femme je me sens prête à gérer au mieux la douleur de la période de travail. Un kiné a inventé un système breveté pour la rééducation du périnée et des abdos qui s’utilise pour diminuer la douleur pendant les contractions (euh ça marche aussi contre la constipation...) C’est un embout à débit réglable dans lequel on souffle en rentrant le bid. Pendant que l’on fait cela on essaie aussi d’attirer l’attention de notre cerveau sur une image mentale évoquant la dilatation du col de l’utérus. L’image c’est genre une tête de BB qui passe à travers un col de pullover. J’aime bien cette image, c’est rigolo. Le tout en prenant une position antalgique confortable ; assise sur un gros ballon par exemple ce qui permet de plus de mobiliser son bassin pour aider BB descendre. La sage-femme nous explique pour nous préparer à toute éventualité, qu’un accouchement sans péridurale peut toujours survenir et que cela est tout à fait gérable.
Alors là, tu m’intéresses, continues ! Des millions de femmes le font sur la planète et de base notre corps est fait pour ça. Cela peut même avoir des avantages : on n’est pas attaché au lit par la perf et le monito et donc on a beaucoup plus de liberté de mouvement. Cela nous permet de suivre nos instincts primaires de mammifère qui nous poussent à nous mettre dans une position à la fois antalgique et physiologique plutôt que de rester allongée sur le dos en position gynéco parce que c’est plus pratique pour le matos et les accoucheurs. Moi, je souhaiterais être le plus assise possible, les mains accrochées à mes genoux pour accoucher, je sens bien que cette position sera plus confortable et efficace. De plus, la péri rallongerait un peu le temps de travail et comme toute anesthésie, elle implique une fatigue supplémentaire et un temps nécessaire pour que le corps se réadapte après l’accouchement. Franchement je suis de plus en plus tentée par l’idée de me passer de cette péridurale… 

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