En attendant, je cogite encore. Après la technique
pratico-pratique de l’établissement de cette liste non exhaustive [je
pourrais sans doute rajouter à l’infini des bénéfices et des risques] je m’égare
dans des digressions pseudo-psycho-philosophiques et pour l’heure me voici en
proie à un délire d’idées hautement intellectuelles sur le thème du
renoncement. Il me semble bien avoir déjà lu quelque part que renoncer c’est
évoluer. Euh, je renonce donc je suis??? Etre parent est une forme de
renoncement que j’ai déjà apprivoisé. Une minute que je me rappelle…
Ca y’est, j’y suis: renoncer à n’être que « la
fille de » pour devenir « la mère de », renoncer à l’enfance, à
l’insouciance, à l’égoïsme, oublier la totale liberté, la vie au jour le jour,
le direct live pour entrer dans l’ère de l’organisation, de l’anticipation,
bref de la Responsabilité. Tout ça, c’est fait pour moi! Je nage dedans depuis
plus de huit ans. Ce à quoi je vais cette fois devoir renoncer serait donc ailleurs.
Quel chemin ai-je parcouru depuis 10 ans? Je ne suis plus une jeune fille qui
n’attend que de devenir mère pour se savoir femme. Je sais ce que je veux d’un
homme et ce que je ne veux pas! Je sais ce qu’est l’amour, le désir, l’envie.
J’ai perdu mes illusions et j’ai compris ce que la réalité peut m’offrir et
comment l’obtenir.
Commençons
par nous projeter dans cette période d’absolu renoncement qu’est la grossesse.
Neuf mois de bonheur, de fusion extatique avec l’enfant à naitre. Une avalanche
d’attentions protectrices et de sentiments sucrés en provenance directe du
monde extérieur: des vieilles qui nous sourient tendrement, les jeunes femmes
au regard envieux, des hommes déférents, des passants qui nous aident à porter
les courses, la famille qui nous porte une si délicieuse attention, le mari en
extase!
Le mari en extase???
Pourvu que je ne tombe pas sur une version de futur père qui subitement me rendrait ma virginité sous prétexte que je suis en cloque! Le genre qui déjà quand il y a le chat qui regarde se sent mal à l’aise. Le type qui trouverait ca indécent de me faire grimper au rideau par ce que j’ai un Polichinelle dans mon tiroir, qu’aurait peur de trop faire chauffer le four pendant la cuisson pour pas faire roussir son petit pain au lait !!! Je le répète, j’ai atteint l’âge de ma maturité sexuelle. On peut dire que je suis épanouie et décomplexée et être mère aujourd’hui ne m’empêche vraiment pas de m ‘éclater, je n’ai peur de rien et j’assume tous les trucs inavouables pour certaines que je fais avec chéri. Alors pas question de retour en arrière! JE NE VEUX PAS!
Pourvu que je ne tombe pas sur une version de futur père qui subitement me rendrait ma virginité sous prétexte que je suis en cloque! Le genre qui déjà quand il y a le chat qui regarde se sent mal à l’aise. Le type qui trouverait ca indécent de me faire grimper au rideau par ce que j’ai un Polichinelle dans mon tiroir, qu’aurait peur de trop faire chauffer le four pendant la cuisson pour pas faire roussir son petit pain au lait !!! Je le répète, j’ai atteint l’âge de ma maturité sexuelle. On peut dire que je suis épanouie et décomplexée et être mère aujourd’hui ne m’empêche vraiment pas de m ‘éclater, je n’ai peur de rien et j’assume tous les trucs inavouables pour certaines que je fais avec chéri. Alors pas question de retour en arrière! JE NE VEUX PAS!
En même temps soyons réalistes, est-ce que chéri
pourra décemment faire rosir mes jolies petites fesses alors qu’un innocent
petit locataire squatte aussi près? Les
oreilles chastes de notre petit devraient-elles entendre les délicieuses
vulgarités qui sortent de la bouche de ses parents dans ces moments de purs
lâcher-prises. Faut être honnêtes va falloir renoncer un temps, et adapter nos
comportements.
Madame,
Monsieur, la compagnie AIR BABY vous souhaite la bienvenue dans une période de
jeûne de neuf mois. Durant le trajet, nous avons le plaisir de vous annoncer
que vous allez devoir vous abstenir de sexe débridé, d’alcool, de caféine, de
fromage ayant véritablement du gout, au profit de sexe vanille, de soda allégé,
de fromage pasteurisé, et de lingerie en 100% coton. Nous espérons que ce
voyage en toute sécurité vous sera agréable.
Et ce
n’est que le début de la grande ère du renoncement qui se poursuit par au moins
deux ans de petites difficultés certes passagères mais bien présentes. Adieux
grasses matinées et câlins du matin sauf à se réveiller à 5 plombes; adieux
sorties à l’improviste sans remplir entièrement le coffre de la voiture de la
panoplie puériculture « Chérie, elle vient juste manger ta copine ou elle
emménage chez nous ?» Finies les conversations téléphoniques de 52 minutes
sans interruptions avec la copine Gertrude! Terminées les semaines où t’as pas
au minimum un rendez-vous qui creuse un peu plus le trou de la sécu!
Mais
renoncer, c’est évoluer… J’ai envie moi d’évoluer, de progresser pour devenir
meilleure. Je sais que le renoncement aide à prendre conscience de ce que l’on
a acquis sans le savoir. Et si le temps passe vite (ça je le sais) alors la
période de renoncement aussi passera vite! Ce qui est fait une fois peut être recommencé.
Je pourrais être fière de ma capacité à renoncer.
Petit
bond de cinq ou six jours dans le temps.
Ok,
plus la peine de palabrer, c’est fait, je suis passée à l’acte: Mirena et moi
avons décidé de débuter notre break. Je me suis assise en face de Gygy et
lorsqu’elle m’a demandé « de quoi ça s’agit?? » je l’ai dit!
JE
VEUX FAIRE UN BEBE (UN TROISIEME)!
Bon
ok, j’y vais! J’y vais mais j’ai peur!
Alors
je le dis à chéri parce qu’il est un peu concerné du coup. Il en a tellement
envie, j’ai pensé un temps ne rien dire à propos de ma séparation avec Mirena
pour lui faire la méga surprise mais non j’ai tout avoué. Et ben, j’ai bien
fait! Rien que cette nouvelle ça l’a tout retourné et il s’est instantanément
mis à me regarder comme si j’étais la huitième merveille du monde. J’ai cru un
moment qu’il allait défaillir! L’était tout blanc et tout étrange. Ça promet
pour le jour où il y aura vraiment une petite larve dans mon utérus. C’est une
perle mon homme, il est trop beau quand il me regarde comme une sainte.
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