D’après ce que dit l’obstétricienne, autour de 10
semaines, hormonalement parlant, j’ai atteint le pic le plus élevé. Serais-je
au sommet de mon art ? Puis-je espérer aller mieux ? L’avenir le
dira, selon elle, les effets gênants (moi
je dirais atrocement insupportables) disparaissent après le premier
trimestre mais « on ne sait jamais avec le corps humain… ». La bonne
nouvelle c’est que les risques de fausses couches sont déjà plus loin. Je
prends mon mal en patience, c’est pour la bonne cause.
Tellement occupée à
mobiliser mon énergie pour essayer de domestiquer les troubles du comportement
de mon estomac, j’ai totalement comme cesser d’avoir une existence. J’en oublie
même parfois de penser et de parler d’eux : chéri et l’œuf. Pauvre chéri,
il ne peut pas faire grand-chose contre mon mal être. Il m’aide autant qu’il le
peut mais ne sait pas toujours quoi faire. Notre vie de couple (et je ne parle
même pas du néant totale de notre vie sexuelle) est au 36ème
dessous. Comment avoir une vie de couple quand on n’a plus de vie tout court.
Il patiente, il n’a pas le choix et puis il sait qu’il est en partie
« responsable » de mon état alors il attend que ça passe.
Quant à l’œuf, je lui
enjoins ferment de bien s’accrocher et de faire de son mieux pour progresser
dans son évolution fulgurante de l’état d’œuf à celui de fœtus.
Annonce officielle générale
faite, de toute façon, une gastro qui dure deux mois avec arrêt de travail ce n’est
pas trop crédible alors on dit la vérité. Mes deux premiers poussins semblent
contents - à condition bien sûr que ce BB soit une petite sœur pour l’une et un
petit frère pour l’autre et qu’ils n’aient jamais-mais alors jamais de la vie
et même pas en rêve- à changer de couches parce que c’est trop dégueu !
Autour de 12 semaines on
fait la fameuse première échographie obligatoire,
C’est celle où l’on nous enjoint de venir vessie pleine. Je ne suis pas conne, je n’ai pas bu avant de venir ! Je me suis contenté de ne pas aller pisser, c’est amplement suffisant et l’attente plus la pression de la sonde sur ma vessie non vidée ont été bien assez désagréable pour que je me félicite de cette précaution. L’œuf n’est plus vraiment œuf : entre la larve et le mini BB, mon locataire a l’air en forme. Il a des bras, des mains, des jambes, on devine une petite bouille et on entend battre son mini cœur. Il vibrionne dans sa piscine amniotique… Chéri est là pour l’échographie, nous sommes aussi émus l’un que l’autre mais parvenons tout de même à garder notre dignité : on a des larmes d’émotion qui coulent mais à l’intérieur. C’est aussi à cette époque que l’on tente de dépister les risques de trisomie 21 : mesure de « la clarté nucale » et bilan sanguin. Je te préviens tout net larvon, t’as intérêt d’être normal parce que moi je me vois absolument pas en mère courage !
C’est celle où l’on nous enjoint de venir vessie pleine. Je ne suis pas conne, je n’ai pas bu avant de venir ! Je me suis contenté de ne pas aller pisser, c’est amplement suffisant et l’attente plus la pression de la sonde sur ma vessie non vidée ont été bien assez désagréable pour que je me félicite de cette précaution. L’œuf n’est plus vraiment œuf : entre la larve et le mini BB, mon locataire a l’air en forme. Il a des bras, des mains, des jambes, on devine une petite bouille et on entend battre son mini cœur. Il vibrionne dans sa piscine amniotique… Chéri est là pour l’échographie, nous sommes aussi émus l’un que l’autre mais parvenons tout de même à garder notre dignité : on a des larmes d’émotion qui coulent mais à l’intérieur. C’est aussi à cette époque que l’on tente de dépister les risques de trisomie 21 : mesure de « la clarté nucale » et bilan sanguin. Je te préviens tout net larvon, t’as intérêt d’être normal parce que moi je me vois absolument pas en mère courage !
Sinon, je me fais tellement
chier pendant mon arrêt de travail, que j’essaie de passer le temps comme je
peux en évitant autant que faire se peut d’en être réduite à regarder les
téléfilms du début de l’après-midi. J’ai d’ailleurs une application pour femme
en cloque sur mon smartphone. Toutes les semaines j’ai droit à la lecture d’un
tas de petites rubriques adaptées à l’état d’avancement de ma grossesse. Il y a
toujours un petit article consacré à l’état psychologique de la femme enceinte.
Il parait que certaines femmes souffrent de ne pas avoir de ventre de
grossesse : pas de ventre, pas de statut de femme enceinte. Il s’agit des
femmes en surpoids apparemment : comme il y a déjà la place suffisante
pour la piscine intérieure chauffée : pas besoin de grossir pour faire une
extension de terrain. Evidemment, comme je ne fais rien comme les autres moi, à
2 mois et demi on a déjà l’impression que j’ai avalé une citrouille alors que
sur la balance je n’ai absolument pas pris un gramme ! (l’effet vomito
sans doute).
Si les nausées sont moins violentes,
je gerbe encore au moins deux fois par jour et je supporte très mal les trajets
en voiture. Apres les repas j’ai comme l’impression que j’ai des pierres dans
le bid et je dois définitivement
renoncer à mon unique tasse de café (pourtant plus que léger) du matin pour
cause de brulures gastriques et de remontées acides. Mon estomac est décidemment
une vraie nullité. Je vais tenter « l’ami du petit déjeuner » et voir
si ça peut remplacer mon ptit caf du matin.
J’approche de la date de la
fin de mon premier trimestre et je n’ai déjà plus rien à me foutre sur le cul.
Comme je suis petite, plutôt mince et que mon utérus se souviens d’avoir enflé
déjà deux fois j’ai déjà un bon bidon. C’est le même principe que les ballons
de baudruche : la première fois que tu le gonfles c’est difficile et assez
long mais les fois suivantes ça va tout seul et ça enfle au premier souffle
(c’est la mémoire de la matière). Résultat : je ne rentre même plus dans
mes culottes. Pour le haut ça le fait, on trouve toujours dans le dressing des
t-shirt larges ou des tuniques amples qui font l’affaire. En revanche, fermer
un pantalon est devenu mission impossible ! Il faut que je fasse le plein
de fringue de grosse. Là on se dit qu’on aime le progrès et qu’on est ravie de
ne pas avoir vécu au temps de nos mères qui avaient le choix entre salopette de
chantier et robe à fleur de sortie de messe.
Chéri regarde d’un œil
intrigué mon ventre qui s’arrondit. Je vois bien qu’il a envie de toucher mais
n’ose pas. Et oui, je suis intouchable depuis des semaines ! En effet,
l’état « fatiguo-nauséeux » dans lequel je végète ne peut souffrir
d’aucun mouvement imposé par l’environnement. Alors, encore une fois il
patiente et mate du coin de l’œil.
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