Des symptômes sont de
retour. Je dois être à trois semaines de grossesse. Je suis crevée et je baille
à peu près 20 fois par heure. Après le boulot j’ai juste envie de m’allonger
avec un bouquin sur lequel je ne tarde pas à piquer du nez : je ne pense
qu’à pioncer. Parfois je n’ai même plus le courage de faire l’amour. J’ai un
peu mal aux seins, aux reins et de temps en temps ça me tiraille au niveau du
bid. En plus, je suis constipée, c’est naz !
J’ai un nez bionique, ce qui
présente plus d’inconvénients que d’avantages quand on bosse à Cradoland. Les
odeurs y sont envahissantes et parfois insoutenables. A la maison, je ne
supporte plus-enfin encore moins que
d’hab- l’odeur de la caisse du chat, il y a aussi le parfum super cher de
mon mec, la poubelle même quand elle est fermée, les odeurs de bouffe du frigo,
les chaussettes pourries.... Sinon c’est amusant de voir que l’on peut
identifier et suivre à la trace les autres sans les voir ; juste grâce
leurs parfums. Je suis un peu devenue un chien de chasse. Je peux aussi flairer
ce que mes interlocuteurs ont bu et mangé. Ça ne sert à rien mais c’est au
moins marrant.
Mais, le signe qui m’a
particulièrement alerté, c’est les brulures d’estomac. Il parait que quand on
tombe en cloque, il se produit un relâchement de l’estomac… résultat :
comme une impression de déchets nucléaires chimiques ultra corrosifs à
l’intérieur du bid.
Certains jours, il m’arrive
d’être complètement à côté de la plaque, comme si un envahisseur avait pris ma
place dans mon propre corps. Exemple : je
me lève, je suis dans le pâté, je renverse mon café, je pars au taf et j’oublie
mon portable à la maison. Au bout d’un quart d’heure au boulot, j’ai déjà perdu
mes clefs et ma feuille de relève. Comme il n’y a pas d’aide-soignant ce matin,
je vais faire couler les cafés pour les patients. J’appuie sur le bouton, le
café coule mais je n’ai pas mis le pot dessous, c’est con ! Mon collègue
se fout de ma gueule. Je recommence, j’appuie sur le bouton, je mets le pot
mais pas au bon endroit ! Je crains ! Dans l’aprem, ma sœur m’appelle
pour m’inviter à manger chez elle ce soir. Cool, je dis oui. Sauf que le soir,
je prépare à manger, je mange, je couche les enfants et quand ma sœur me
demande ce que je fous, il faut bien se rendre à l’évidence : j’ai
complètement zappé son invitation…
Bon il faudrait peut-être
bien que j’aille chez le véto histoire qu’elle me colle quelques vitamines et
me prescrive un petit trou dans le bras. Allez, je prends rendez-vous et avant
d’aller voir Gygy j’m’en vais d’ce pas me faire moi-même mon épilation du
maillot pendant que j’ai encore une vision dégagée sur cette partie de mon
anatomie.
Au boulot je n’ai pas envie
de le dire tout de suite et à part une collègue qui fait partie de mon gang,
personne n’est au courant pour le moment. Le problème c’est qu’au milieu d’un
troupeau d’infirmières pas facile de le planquer. Moi-même j’avais vite repéré
une collègue qui avait subitement cessé toute absorption de caféine, de
nicotine et passait son temps à se plaindre de la puanteur ambiante. Bref je
vais tenter d’être discrète.
Alors là, en guise de discrétion je ne pouvais pas
faire mieux, j’ai totalement disparu du taf… un mois « en caisse ».
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