Serais- ce le pire mois de
toute ma vie ? C’est en tout état de cause celui ou je prononce LA
phrase :
« JE NE RECOMMENCERAIS
PLUS JAMAIS, CETTE FOIS C’EST LE DERNIER ! »
J’ai entamé une traversée de
l’atlantique en solitaire plus que périlleuse. Le problème : j’ai le mal
de mer !
Les nausées « matinales » mon
cul ! Je suis malade à crever, je dégueule toute la journée et parfois même
la nuit, je dégueule quand je mange et je dégueule quand j’ai l’estomac vide. Je
n’arrive même plus à lire ou regarder la télé car je dépense toute mon énergie
à essayer d’adapter mon corps à ces conditions extrêmes. Mais on ne peut rien
contre les éléments… je ne peux empêcher mon bateau de tanguer et n’ai d’autre alternative
que de pencher la tête par-dessus bord. Je peux d’ailleurs aujourd’hui dresser
une cartographie très précise et les yeux fermés de la morphologie des grands
fonds de la cuvette des chiottes… je ne parviens presque plus à mettre un pied
devant l’autre : je survis entre mon canapé et mon lit. Et ce que je
redoutais arrive : les conditions de navigation ne s’améliorant pas, je me
résous à l’impensable pour moi : je prends des neuroleptiques !
Oui ! Ces molécules à la liste d’effets secondaires longue comme le bras
que j’administre quotidiennement à mes patients, j’en prends à mon tour. Tout
cela fait que je me traine une tension à 8 (du coup je porte des magnifiques
chaussettes de contention couleur peau de toute beauté) et que j’ai besoin de
dormir environ 15 heures par jour. Inactivité, apragmatisme, et hypersomnie
forcées ! Je me fais vraiment chier, je dresse dans ma tête la liste de
toutes les choses que j’aimerais et que j’aurais à faire si je n’étais pas
partie pour la croisière de l’horreur : je rêve de pouvoir reprendre le
boulot, de pouvoir soutenir une conversation sans me concentrer pour ne pas
vomir mes tripes sur mon interlocuteur, je rêve d’une alimentation
normale !!!!
Il parait qu’en altitude (en
avion par exemple), il se produit une modification du sens du gout. Eh bien,
lors de cette traversée en solitaire, c’est encore pire ! Oublie tout ce
que tu sais car plus rien n’est vrai. Sans parler des interdits alimentaires basiques
de sécurité, la liste est interminable de tout ce que je suis désormais
incapable d’avaler sous peine de retournement immédiat de mon estomac. Des
aliments que j’adorais pourtant jusque-là me révoltent littéralement les boyaux
et déclenchent à l’odeur comme à la vue un rejet total. A contrario, je me sens
une inclinaison certaine pour tout un tas de produits insipides, voire chiants
qui ne faisait pas partie de mon alimentation de femme à terre. Je me nourris
de yaourts natures, de salades de fruits en boite, de céréales petits déjeuners
et de choses de ce genre pourvu que ce soit frais et surtout inodore. Je bois
du coca et du jus de citron (il m’arrive même de manger des citrons entiers
tels quel) et j’ai très souvent envie de me taper des cornichons ! Moi qui
me serais damnée pour un bon morceau de fromage sur une tranche de mon pain
préféré au maïs, je ne peux plus voir ça en peinture- mon dieu, je ne suis plus moi-même. C’est un peu comme si une
entité extra-terrestre avait pris ma place dans mon propre corps pour venir y
foutre le gros bordel !
La déchéance ne s’arrête pas là bien
évidement.
Habituellement je suis une femme plutôt apprêtée et élégante. Je n’attends jamais l’occasion de porter une belle robe ni de me faire belle, je le fais au quotidien, y compris pour aller tafer. Mais, quand on part pour l’aventure de l’extrême, tout ça on peut oublier. Dans l’état actuel des choses, je suis un savoureux mélange entre mercredi Adams et la mère Pierrafeu. Un teint blafard fantomatique, des cernes, et des débuts de dreadlocks au niveau de ma tignasse. Inutile de préciser que je n’ai aucune motivation pour arranger ça ! Je ne prends même plus la peine de me mettre de la crème de jour. Ah ces merveilleuses hormones ! En plus de me faire voyager au milieu d’un océan déchainé, elles m’offrent également un feedback gratuit au pays de mon adolescence. « En cadeau bonus, la marque βhcg vous offre une toute nouvelle peau d’ado boutonneuse avec en option transpiration supplémentaire et cheveux gras pelliculés ». Si ce n’est pas merveilleux ! J’oubliais aussi ce petit souci sans gravité appelé hyper sialorrhée dont la principale manifestation gênante est de se faire réveiller par une falque de bave qui nous coule jusque dans le cou. Là, je ne cherche même pas à connaitre les mécanismes physiologiques de ce désagrément, je me contente juste de trouver ça chiant. Et puisque l’on est dans les trucs sympas du début de grossesse, il faut aussi citer les troubles du transit. D’abord : alimentation merdique + paresse des boyaux + neuroleptiques = constipation garantie. Ensuite, n’oublions pas ce qui porte le doux et charmant nom de pollakiurie : en bref, j’ai envie de pisser en permanence ! Apparemment, cela passe au deuxième trimestre car notre utérus remonte et cesse de faire pression sur la vessie. Mais il ne faut pas croire, ça reviendra vite quand notre bid aura triplé de volume et fera de nouveau pression sur cette pauvre vessie innocente.
Habituellement je suis une femme plutôt apprêtée et élégante. Je n’attends jamais l’occasion de porter une belle robe ni de me faire belle, je le fais au quotidien, y compris pour aller tafer. Mais, quand on part pour l’aventure de l’extrême, tout ça on peut oublier. Dans l’état actuel des choses, je suis un savoureux mélange entre mercredi Adams et la mère Pierrafeu. Un teint blafard fantomatique, des cernes, et des débuts de dreadlocks au niveau de ma tignasse. Inutile de préciser que je n’ai aucune motivation pour arranger ça ! Je ne prends même plus la peine de me mettre de la crème de jour. Ah ces merveilleuses hormones ! En plus de me faire voyager au milieu d’un océan déchainé, elles m’offrent également un feedback gratuit au pays de mon adolescence. « En cadeau bonus, la marque βhcg vous offre une toute nouvelle peau d’ado boutonneuse avec en option transpiration supplémentaire et cheveux gras pelliculés ». Si ce n’est pas merveilleux ! J’oubliais aussi ce petit souci sans gravité appelé hyper sialorrhée dont la principale manifestation gênante est de se faire réveiller par une falque de bave qui nous coule jusque dans le cou. Là, je ne cherche même pas à connaitre les mécanismes physiologiques de ce désagrément, je me contente juste de trouver ça chiant. Et puisque l’on est dans les trucs sympas du début de grossesse, il faut aussi citer les troubles du transit. D’abord : alimentation merdique + paresse des boyaux + neuroleptiques = constipation garantie. Ensuite, n’oublions pas ce qui porte le doux et charmant nom de pollakiurie : en bref, j’ai envie de pisser en permanence ! Apparemment, cela passe au deuxième trimestre car notre utérus remonte et cesse de faire pression sur la vessie. Mais il ne faut pas croire, ça reviendra vite quand notre bid aura triplé de volume et fera de nouveau pression sur cette pauvre vessie innocente.
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