mercredi 24 février 2016

vivre avec un gros BID, liste des choses TECHNIQUEMENT RELOU!


Avec un gros bid, la vie quotidienne est réellement différente. Avant d’avoir un polichinelle dans le tiroir, nous les femmes, on en rêve de ce ventre rond, on le fantasme, on attend avec impatience ce précieux et ostensible symbole de notre maternité… mais ça, c’était avant; c’est quand on ne savait pas de quoi on parlait et ce que cela impliquait dans la vraie vie de tous les jours… Enfin, c’est le cas pour moi qui suis plutôt du genre femme active que télé-pantouflarde. En vrac, comme ça je peux faire une liste bien loin d’être exhaustive des actions perturbées voire rendues infaisables par la présence d’une citrouille géante à la place de feu notre ventre plat.

ð se baisser pour ramasser les trucs qu’on laisse tomber par terre (ce qui arrive bien plus souvent que d’habitude étant donné la perte de maitrise du système de coordination de ce nouveau corps si peu fonctionnel) ; faire la vaisselle ou boire au robinet : « peux pas y’a un truc qui bloque » ; se faufiler dans la foule ou entre deux portes ; faire ses lacets (vive les tongs) ; se torcher le cul facilement; s’extirper de la bagnole ; se relever, porter un soutien-gorge (moi, perso je m’étouffe dedans) ; avoir une activité sexuelle digne de ce nom ; monter les deux étages qui me séparent de la chambre des enfants ; parler très vite ou hurler très fort (là encore pas assez de souffle vu que mon gros bid comprime ma cage thoracique ) ; porter des tenues sexy : exit le string en dentelle et bonjour le shorty coton qui ressemble à un parachute ; porter des trucs lourds ; avoir une démarche glamour en portant des talons : et non ! aujourd’hui c’est sandales de rando et démarche de Donald ; sortir de la baignoire sans se péter la gueule ; se couper les ongles des pieds ; enfiler ses chaussettes ; essayer un joli manteau cintré pour l’hiver prochain dans une boutique ; cuisiner ou manger sans se faire des taches (ça, c’est pour nous préparer aux taches de bave, de vomi sur l’épaule et de restes de repas mixés qu’on va immanquablement se payer dans les deux prochaines années) ; s’épiler le maillot : j’y vais au rasoir et à l’aveugle, même pas peur ! Comme quoi, se trimballer un gros bid n’est pas franchement une sinécure. Celui qui dans le futur développera le concept de grossesse extracorporelle va probablement faire fortune.

lundi 22 février 2016

dis-moi encore une fois que "la grossesse n'est pas une maladie" et je te pète la gueule!


Phrase du jour : « La grossesse ce n’est pas une maladie ! ». Qui n’a jamais entendu, voire prononcé cette sentence ? Etant donné que je ne travaille plus, je n’ai rien d’autre à foutre qu’entamer une réflexion pertinente sur ce sujet. Je me penche 5 minutes sur la définition de ce mot : « maladie »

ð Ensemble d’altérations ou dysfonctionnement d’un organisme caractérisée par la présence de symptômes pouvant engendrer gène ou souffrance.

Certes, je ne dysfonctionne pas, mon corps de femme est prévu pour la gestation et puis je l’ai voulu, je l’ai eu. Ok, je n’ai pas l’intention de me soigner pour enrayer cet état. Mais tout de même, si ce n’est pas une maladie, je tiens à dire que pour ma part il y a quand même des moments ou cela y ressemble vraiment ! N’ai-je pas, lové au sein même de mon organisme un élément ne m’appartenant pas tout à fait et qui passe en neuf moi du stade de microbe à parasite géant. N’est-ce pas sa présence qui produit des symptômes qui pour ma part peuvent largement être considérés comme gênants voire à certains moments invalidants. Que quiconque ose venir me dire en face que gerber nuit et jour pendant des semaines ce n’est pas être malade ! La sciatique, les maux de tête qui durent 10 jours consécutifs, la tension à moins de 9 la plupart du temps, le dos en vrac, les infections urinaires, les mycoses, et j’en passe n’entrainent ils pas une réelle souffrance et la nécessité de se traiter.
Alors ouais, la grossesse n’est peut-être pas une maladie, mais moi pendant cette période j’aurais été putain de MALADE ! 


7eme MOIS DE GROSSESSE: l'activité de la femme enceinte




Ce sont mes derniers jours de boulot, j’ai soldé tous les congés qui me restaient pour les coller juste avant mon arrêt maternité. Moi qui ai tafé jusqu’au bout sans même prendre les congés pathologiques, là je dois dire que me poser ne va pas être du luxe. J’ai beaucoup de contractions au boulot. La sage-femme dit que tant qu’elles ne sont pas douloureuses elles ne font pas travailler le col, donc pas d’inquiétude. Il s’agit de contractions physiologiques déclenchées quand mes abdominaux (j’ai envie de dire « lesquels ? ») viennent chatouiller mon utérus. Mais poursuivre une activité quand son utérus est en pleine contraction, ça ne le fais pas et il faut au moins s’assoir deux minutes le temps que ça passe. Le problème, c’est que faire son travail d’infirmière sans solliciter ses abdos : je ne vois pas comment. Porter les petits vieux ou relever les hystériques qui se jettent volontairement par terre : techniquement je ne peux pas ; me taper les escaliers suivis du couloir de 115 mètres toutes les  minutes : c’est franchement relou ; aller en chambre d’iso ou au contact des potentiellement dangereux : ça serait inconscient ; courir après le téléphone qui couine ou les fugueurs qui sautent au-dessus du portail : non ; faire des accompagnements à l’extérieur : je suis dispensé ; me taper les voyages à pied jusqu’au labo ou la pharma à l’autre bout de l’hôpital : pffff… Et puis mes collègues sont tous sympas, ils ont pitié de moi et se tapent les corvées à ma place. En fait je suis un boulet, au propre comme au figuré. Au final je ne vais donc plus bosser du 10 juillet au 19 février ! Je crois que je ne réalise pas : j’ai un petit pincement au cœur… Ça va être long.

Mais, c’est l’été et c’est parti pour deux semaines de vacances. Avec les enfants,

dimanche 21 février 2016

la philosophie du pratico-pratique et de l'économie (de soi)


C’est aussi le moment pour moi d’approfondir les questions logistiques et surtout matérielles. Après la poussette, il faut que je me penche sur le reste. Qu’est-ce qu’il ne faut pas comme bordel pour des individus qui ne mesurent même pas un mètre ! Mon critère de base c’est l’article de puériculture ergonomique, économiseur de fatigue et de dos ! Il me faut des trucs qui m’évitent de me baisser. J’opte donc pour le lit et le parc réglable en hauteur. Un jour, dans une braderie, une jeunette à l’air écolo-altermondialisto-rebelle, à qui je demandais si elle n’avait pas un parc à vendre me répond qu’elle est contre ce principe car elle pense qu’il est préférable de laisser l’enfant faire ses propres expériences…. Je m’interroge sur cette pensée profonde et je me mets en situation :

ð Le téléphone sonne, je dois rapidement déposer le mini d’homme greffé à mon corps pour plus de liberté de mouvement et d’esprit ! Je l’installe vite fait par terre sur le tapis du salon. Il va ainsi sortir de mon champ de vision et ne sera plus sous surveillance pendant quelques temps. C’est à ce moment-là,

6 EME MOIS DE GROSSESSE: echo morpho et autres de test de merde


C’est le mois de l’échographie morphologique. On va savoir si notre création est techniquement réussie. Gygy va compter ses doigts, vérifier ses organes et l’inspecter sous toutes les coutures. « Et toi là-dedans fais nous voir un peu ce que t’as dans le ventre (ou plutôt dans le mien devrais-je dire !)». Ouf, notre petit projet semble passer tous les tests : apte au service, ok pour commencer une vie terrestre dans des conditions optimum. Dire qu’avant même de naitre on est déjà testé, évalué, mesurer, peser et que sais-je encore. Premier certificat de conformité en poche, le produit issu de l’industrie chéri-et-moi peut poursuivre tranquillement son développement et attaquer ses finitions sur ma chaine de production. Comme c’est dans l’air du temps, notre stratégie marketing nous fait garder le suspense sur notre future petite merveille de technologie. Son sexe ne sera donc connu qu’au jour de sa présentation au monde. En tant que ses parents ignorants cela nous oblige donc à choisir deux prénoms, c’est galère mais moi j’adore les surprise alors je ne souhaite vraiment pas savoir. Comme le dis ma copine je suis un kinder !

Mais le personnage surprise n’est pas le seul à devoir subir des tests. Je dois ce mois-ci me taper un examen répugnant appelé O’Sullivan. Bien joli nom pour un truc aussi dégeu et pénible ! L’objectif est de dépister un éventuel diabète gestationnel. Théoriquement ce test n’est pas systématique mais uniquement réservé à une population spécifique présentant des facteurs de risque. Cela concerne en général les femmes avec antécédent de diabète, souffrant d’obésité, ne se nourrissant qu’exclusivement de glace et de sodas, ou ayant déjà donné naissance à de gros bébé,… Mais moi, madame Gygy, je n’entre pas dans ces cases là ! Ah oui, mais madame, il y a l’âge aussi ! Prends ça dans tes dents ma vieille, ton âge est un facteur de risque : après 35 ans tu fais ce putain de test ! Le principe est de surcharger ton organisme en sucre et de voir comment il se démerde pour l’éliminer en deux heures. En pratique, on te fait une glycémie à jeun puis on te fait avaler 70 gr de glucose. C’est juste ignoble ! Concentration extrême pour avaler ce truc et surtout le garder à l’intérieur de soi. Ensuite le but est de faire une prise de sang au bout d’une heure, puis une autre au bout de deux heures avec interdiction de quitter le labo entre temps… selon des copines, le labo ou je me rends nous fait patienter en salle d’attente. Je fais un rapide point dans ma tête : salle d’attente bruyante et bondée, fauteuils inconfortables et accessoirement tellement hauts pour moi que mes pieds ne touchent pas le sol, pas d’accoudoirs et le dos contre le mur. Ajouter à cela

vendredi 12 février 2016

la poussette de mon Pti' Alien, faire de la récup ou faire un crédit?


L’œuf n’est même plus une larve, il est devenu « Alien ». Ça grouille, ça fait des vagues, ça me déforme le bid et me rend parfois totalement dissymétrique. Il y a même des moments ou mon ventre tremble comme un gros gâteau de gélatine. Heureusement que ce n’est pas la première fois sinon je crois que c’en serais presque flippant. Mon petit « Alien » est plutôt sensible à l’environnement. Il s’agite quand moi je me calme, répond à son père quand celui-ci touche mon ventre, aime les bains chauds et paraitrait même qu’il entend et reconnait les voix de ses proches. Faudrait, à ce que l’on dit que je le sensibilise donc déjà à la musique. C’est fou, ils ne sont pas encore nés que l’on devrait déjà tenter de les influencer et modeler leurs gouts à l’image des nôtres… par contre je vais peut-être tenter de l’habituer à une petite chansonnette qu’il pourra reconnaitre plus tard. On ne sait jamais si ça marche pour le calmer quand il ne voudra pas dormir, ça vaut le coup de le tenter. Parce qu’autant le dire tout de suite, moi, pousser la chansonnette pour le faire roupiller je suis ok, par contre le genre de délire qui consiste à faire une promenade en voiture à trois plombes du mat pour qu’il s’endorme enfin : JAMAIS !

C’est le moment où je commence à me pencher plus sérieusement sur des points de logistique : je dois réfléchir aux « achats BB ». Mes grossesses précédentes datant d’une décennie, je n’ai bien entendu rien gardé de tout le bordel nécessaire au mini d’homme. Ma réflexion débute par l’objet emblématique de la panoplie du nouveau-né qu’est la poussette. Moi, je ne roule pas en voiture de luxe et j’ai bien d’autre priorité dans la vie que frimer avec une bagnole alors je te préviens ça sera pareil pour toi. Pas question d’exploser le budget dans cette catégorie en dépensant plusieurs centaines d’euros dans une poussette design dernier cri ! Par contre, je suis sensible au côté pratique et j’aimerais que son futur véhicule n’envahisse pas la totalité de mon coffre de voiture. Je vote donc pour l’option pliage « canne ». Il faudrait aussi qu’elle fasse cosy et pourquoi pas landau puisque l’utilisation se fera sur la saison d’hiver. Puisque le cosy et le landau sont des dispositifs qui servent aux transports en voiture, je ne veux pas non plus du bas de gamme. Autant la frime je m’en tape, autant la sécurité j’y tiens. Conclusion : je vais acheter d’occasion. Je dégote dans un « bon coin » la poussette répondant à tous mes critères pour la modique somme de 150 euros. Par principe j’essaie de négocier mais la dame ne veux pas : elle dit avoir payé cette huitième merveille du monde 600 euros !!! Elle ne se foutrait pas un peu de moi la Ginette ? En fait non, après vérification sur internet du prix de ce modèle, il s’avère qu’elle coute réellement ce prix-là. C’est dingue ce que l’on est prêt à dépenser pour ces petites bêtes. La Rolls étant en parfait état, je lui donne volontiers les 150 euros qu’elle réclame.




CHOISIR UN COURS DE PREPARATION A LA NAISSANCE.


Ma sage-femme me parle des cours de préparation à la naissance : c’est dit-elle, le moment de les programmer. Il existe un tas de méthode afin de se préparer au mieux à la naissance. On ne parle plus « d’accouchement sans douleur », parce qu’en fait, c’était un mensonge probablement inventé par un homme. Nous avons le choix entre des méthodes corporelles, intellectuelles, spirituelles, branchées, voire bizarres.

  • Haptonomie : alors ça c’est sans doute un truc inventé pour faire participer nos « nouveaux pères », créer du lien et de la communication entre les parents et le futur BB. Pour ma part, pas besoin d’aide pour mettre en évidence le lien entre le squatteur et moi, car avec le bordel qu’il fout dans mon studio une pièce, je ne crains pas l’oublier. Je pourrais facilement le dénoncer pour tapage nocturne, et dégradations de biens privés. A croire qu’il essaie de faire des travaux d’aménagement en espérant ne pas payer son loyer pour les mois qui lui restent. Il a tout intérêt de me rendre les lieux dans un état acceptable ! Et puis, au-delà de ça,  préparer le père à la naissance, moi je veux bien mais quand même, ce n’est pas lui qui va le démouler ! Alors sur ce coup-là, navrée chéri mais je pense à moi en priorité.
  • Le yoga ça m’aurait vraiment tenté mais je n’ai vraiment pas le courage d’imposer cela à mon pauvre petit corps déjà tout chamboulé … et puis ce n’est pas remboursé par la sécu : dommage.
  • Le chant prénatal : même pas j’envisage la chose, trop étrange pour moi. J’en ai entendu parler souvent mais je n’ai toujours pas compris le concept.
  • Les cours en troupeau : et dire que la sécu nous rembourse des séances chez une sage-femme libérale qui nous coucoune par petits groupes de trois mais que certaines s’obstinent à effectuer leur cours de préparation dans les maternités. Trois grosses journées intensives à 25 baleines (plus parfois les maris) dans une grande pièce surchauffée…. Perso, je ne suis pas fan de la promiscuité.
  • Les cours en piscine : plutôt cool, j’avais fait ça pour mes deux premiers, et j’avais apprécié.
  • La sophrologie : ma méthode de prédilection. Je conditionne mon cerveau à la sérénité. Je me prépare à toute éventualité avec une « zen-attitude ». Pour moi, cette méthode ayant déjà fait ses preuves et s’étant révélée efficace : je me réabonne.     

5 eme MOIS DE GROSSESSE: le travail c'est la santé! qui pour garder ma future progéniture?


Je grossis à vue d’œil et sur un petit modèle comme moi, ça se voit immédiatement. Tout le monde s’interroge sur le fait sur je sois encore au boulot. Les infirmières en cloque avec un gros bid ce n’est apparemment pas monnaie courante. Mais moi je veux travailler encore, je me suis fait chier sur mon canapé pendant 2 mois et demi alors laissez-moi profiter encore un peu de ma vie sociale. Bon je fais la maligne mais c’est quand même physiquement difficile, du coup je fais tout de même aménager mon poste de travail et je passe en horaires de journée. De plus ma convention collective me permet de bénéficier d’une « heure maternité » : je pars une heure plus tôt et je suis payée pareil, c’est pas cool ça !! Au taf j’ai également quelques soucis techniques d’habillement. Nos tenues professionnelles ne sont pas franchement adaptées aux femmes en cloques. Exit les pantalons, et je me trimballe en blouse longue. Et quand avec je les porte avec  mes bas de contentions je ressemble aux « vamps » version blanche…mais tant pis le confort prime avant tout.

C’est peut-être mon troisième enfant, mais il est juste impensable que je moisisse chez moi plusieurs années en attendant qu’il entre à l’école : je dois trouver un « mode de garde ». Une crèche, une MAM, une assistante maternelle, une gouvernante (ça c’est si j’étais riche… donc non !). Comment faire quand on a besoin de faire garder sa progéniture avant 6h00 de mat ou jusqu’à 21h30, les week-ends et les jours fériés ? Réponse : mise à part la grand-mère à disposition ou super nanny payée super cher : on ne peut pas.  Il y a bien la crèche de l’hôpital, sur mon lieu de travail, adaptée à mes horaires et tout et tout sauf que pour pouvoir bénéficier d’une place, à moins bien sur de faire partie de la DRH, il faudrait inscrire son rejeton au moins un an avant d’avoir ne serait-ce que penser à le concevoir. J’avais tout de même fait une demande à deux mois de grossesse. On me répond 4 mois plus tard que j’aurais éventuellement une place dans 2ans. MDR ! Finalement chéri va passer de journée et travailler comme tout le monde en semaine et horaire de bureau. Allez, on a quand même du pot, car on se dégote la dernière place à la MAM de mon patelin ou sont déjà inscrit mon neveu et ma nièce. Je choisis donc l’option de la CAF « libre choix d’activité » qui va me permettre de passer à temps partiel (80%) sans trop perdre de salaire jusqu’aux trois ans de l’enfant.

jeudi 11 février 2016

4 éme MOIS DE GROSSESSE/La femme enceinte, une espèce à protéger?


Le premier trimestre est terminé.

Il se passe une chose totalement magique à cette date mythique. Comme par enchantement je cesse miraculeusement de vomir : quasiment du jour au lendemain ! Je peux enfin reprendre le travail et une vie sociale. Je peux à nouveau manger presque normalement mise à part les précautions d’usage pour ne pas choper la listériose ou d’autres saloperies du genre. Bref, je peux me remettre en activité : avoir une vie.

Si « la vie c’est comme une boite de chocolat », moi, mon ventre c’est comme une cannette de soda : il y a plein de bulles à l’intérieur. A la troisième grossesse, on identifie assez rapidement les mouvements intérieurs qui ne nous appartiennent pas. Il est bien là, je le sens bouger. Je suis deux… Etrange concept qu’un humain à l’intérieur d’un autre humain. Il est d’ailleurs bien regrettable que l’on ne puisse se souvenir de cette période de notre pré-vie. Etais-ce une ère de paix et de quiétude, un pur moment de création et d’évolution : l’apparition de la vie dans la mer/mère originelle. Neuf mois de spa gratuit et ininterrompu. Ou bien, est-ce qu’à la fin on ne finit pas par se faire chier ? Même bien installé dans une salle d’attente confortable et climatisée, attendre l’heure de son rendez-vous quarante semaines, c’est long.

Mon ventre rond, aux yeux du monde, je suis une autre femme. La fonction d’incubatrice confère un statut à part. Je porte la vie, et peut-être que dans l’inconscient collectif, il est de bon ton de me remercier de bien vouloir poursuivre l’œuvre de l’humanité ? La femme enceinte devient une sorte d’objet sacré suscitant émerveillement, admiration et respect. J’ai le divin pouvoir de créer la vie, je suis une déesse. Les gens disent (assez souvent même) que je « rayonne » :serais-je devenue une super-héroïne au super pouvoir de diffuser des rayons de bonheur ? J’attire la curiosité des vieilles et des enfants, je suscite la politesse et la déférence des hommes, l’empathie des femmes, la bienveillance de mes collègues de travail. La vie est bien faite tout de même parce qu’avec tous les emmerdements d’une grossesse après 35 ans, on peut au moins en tirer des bénéfices secondaires. En tant que femme enceinte,

mercredi 10 février 2016

3 éme mois de grossesse


D’après ce que dit l’obstétricienne, autour de 10 semaines, hormonalement parlant, j’ai atteint le pic le plus élevé. Serais-je au sommet de mon art ? Puis-je espérer aller mieux ? L’avenir le dira, selon elle, les effets gênants (moi je dirais atrocement insupportables) disparaissent après le premier trimestre mais « on ne sait jamais avec le corps humain… ». La bonne nouvelle c’est que les risques de fausses couches sont déjà plus loin. Je prends mon mal en patience, c’est pour la bonne cause.

Tellement occupée à mobiliser mon énergie pour essayer de domestiquer les troubles du comportement de mon estomac, j’ai totalement comme cesser d’avoir une existence. J’en oublie même parfois de penser et de parler d’eux : chéri et l’œuf. Pauvre chéri, il ne peut pas faire grand-chose contre mon mal être. Il m’aide autant qu’il le peut mais ne sait pas toujours quoi faire. Notre vie de couple (et je ne parle même pas du néant totale de notre vie sexuelle) est au 36ème dessous. Comment avoir une vie de couple quand on n’a plus de vie tout court. Il patiente, il n’a pas le choix et puis il sait qu’il est en partie « responsable » de mon état alors il attend que ça passe.

Quant à l’œuf, je lui enjoins ferment de bien s’accrocher et de faire de son mieux pour progresser dans son évolution fulgurante de l’état d’œuf à celui de fœtus.

Annonce officielle générale faite, de toute façon, une gastro qui dure deux mois avec arrêt de travail ce n’est pas trop crédible alors on dit la vérité. Mes deux premiers poussins semblent contents - à condition bien sûr que ce BB soit une petite sœur pour l’une et un petit frère pour l’autre et qu’ils n’aient jamais-mais alors jamais de la vie et même pas en rêve- à changer de couches parce que c’est trop dégueu !

Autour de 12 semaines on fait la fameuse première échographie obligatoire,

mardi 9 février 2016

2éme mois de grossesse ou la degueulitude...


Serais- ce le pire mois de toute ma vie ? C’est en tout état de cause celui ou je prononce LA phrase :

« JE NE RECOMMENCERAIS PLUS JAMAIS, CETTE FOIS C’EST LE DERNIER ! »

J’ai entamé une traversée de l’atlantique en solitaire plus que périlleuse. Le problème : j’ai le mal de mer !

 Les nausées « matinales » mon cul ! Je suis malade à crever, je dégueule toute la journée et parfois même la nuit, je dégueule quand je mange et je dégueule quand j’ai l’estomac vide. Je n’arrive même plus à lire ou regarder la télé car je dépense toute mon énergie à essayer d’adapter mon corps à ces conditions extrêmes. Mais on ne peut rien contre les éléments… je ne peux empêcher mon bateau de tanguer et n’ai d’autre alternative que de pencher la tête par-dessus bord. Je peux d’ailleurs aujourd’hui dresser une cartographie très précise et les yeux fermés de la morphologie des grands fonds de la cuvette des chiottes… je ne parviens presque plus à mettre un pied devant l’autre : je survis entre mon canapé et mon lit. Et ce que je redoutais arrive : les conditions de navigation ne s’améliorant pas, je me résous à l’impensable pour moi : je prends des neuroleptiques ! Oui ! Ces molécules à la liste d’effets secondaires longue comme le bras que j’administre quotidiennement à mes patients, j’en prends à mon tour. Tout cela fait que je me traine une tension à 8 (du coup je porte des magnifiques chaussettes de contention couleur peau de toute beauté) et que j’ai besoin de dormir environ 15 heures par jour. Inactivité, apragmatisme, et hypersomnie forcées ! Je me fais vraiment chier, je dresse dans ma tête la liste de toutes les choses que j’aimerais et que j’aurais à faire si je n’étais pas partie pour la croisière de l’horreur : je rêve de pouvoir reprendre le boulot, de pouvoir soutenir une conversation sans me concentrer pour ne pas vomir mes tripes sur mon interlocuteur, je rêve d’une alimentation normale !!!!   

Il parait qu’en altitude (en avion par exemple), il se produit une modification du sens du gout. Eh bien, lors de cette traversée en solitaire, c’est encore pire ! Oublie tout ce que tu sais car plus rien n’est vrai. Sans parler des interdits alimentaires basiques de sécurité, la liste est interminable de tout ce que je suis désormais incapable d’avaler sous peine de retournement immédiat de mon estomac. Des aliments que j’adorais pourtant jusque-là me révoltent littéralement les boyaux et déclenchent à l’odeur comme à la vue un rejet total. A contrario, je me sens une inclinaison certaine pour tout un tas de produits insipides, voire chiants qui ne faisait pas partie de mon alimentation de femme à terre. Je me nourris de yaourts natures, de salades de fruits en boite, de céréales petits déjeuners et de choses de ce genre pourvu que ce soit frais et surtout inodore. Je bois du coca et du jus de citron (il m’arrive même de manger des citrons entiers tels quel) et j’ai très souvent envie de me taper des cornichons ! Moi qui me serais damnée pour un bon morceau de fromage sur une tranche de mon pain préféré au maïs, je ne peux plus voir ça en peinture- mon dieu, je ne suis plus moi-même. C’est un peu comme si une entité extra-terrestre avait pris ma place dans mon propre corps pour venir y foutre le gros bordel !

 La déchéance ne s’arrête pas là bien évidement.

samedi 6 février 2016

1 er mois de grossesse


Des symptômes sont de retour. Je dois être à trois semaines de grossesse. Je suis crevée et je baille à peu près 20 fois par heure. Après le boulot j’ai juste envie de m’allonger avec un bouquin sur lequel je ne tarde pas à piquer du nez : je ne pense qu’à pioncer. Parfois je n’ai même plus le courage de faire l’amour. J’ai un peu mal aux seins, aux reins et de temps en temps ça me tiraille au niveau du bid. En plus, je suis constipée, c’est naz !

J’ai un nez bionique, ce qui présente plus d’inconvénients que d’avantages quand on bosse à Cradoland. Les odeurs y sont envahissantes et parfois insoutenables. A la maison, je ne supporte plus-enfin encore moins que d’hab- l’odeur de la caisse du chat, il y a aussi le parfum super cher de mon mec, la poubelle même quand elle est fermée, les odeurs de bouffe du frigo, les chaussettes pourries.... Sinon c’est amusant de voir que l’on peut identifier et suivre à la trace les autres sans les voir ; juste grâce leurs parfums. Je suis un peu devenue un chien de chasse. Je peux aussi flairer ce que mes interlocuteurs ont bu et mangé. Ça ne sert à rien mais c’est au moins marrant.

Mais, le signe qui m’a particulièrement alerté, c’est les brulures d’estomac. Il parait que quand on tombe en cloque, il se produit un relâchement de l’estomac… résultat : comme une impression de déchets nucléaires chimiques ultra corrosifs à l’intérieur du bid.

Certains jours, il m’arrive d’être complètement à côté de la plaque, comme si un envahisseur avait pris ma place dans mon propre corps. Exemple :

lundi 1 février 2016

FAUSSES COUCHES ET AUTRES PERIPETIES...


Le sang.

Il est de retour. Je ne comprends pas, normalement on ne saigne pas quand on est enceinte. Après l’incompréhension, c’est la panique. J’ose même plus aller aux chiottes : je ne veux plus le voir. Après mes recherches sur comment tomber en cloque à 35 ans puis sur les symptômes de grossesses, je me penche sur le sujet bien moins hilarant de la FCS : fausse couche spontanée. C’est pire que tout, plus on lit moins on y voit clair… Je garde espoir quelques jours mais au bout d’une semaine je saigne toujours. C’est une expérience cruelle, je n’ai pas de douleur, je saigne, ça s’arrête, je saigne, ça s’arrête, … Je retourne chez Gygy faire le point. Je suis invitée à faire une prise de sang pour recontrôler mon taux de bétaHCG. Il est censé doubler tous les deux jours mais stagne ou diminue en cas de FSC.

Mon taux de bétaHCG a doublé normalement. La première chose que dit Gygy au téléphone c’est « bon, je ne comprends rien à ton histoire, tu vas aller faire une échographie, mais ne te réjouis pas trop vite »

Echographie : Utérus vide…

Comme je ne m’attendais pas à tomber enceinte si vite, je ne m’attendais pas à celle-là non plus. Pourtant, apparemment, c’est plus que fréquent. Les femmes feraient même des FCS sans même s’en rendre compte. Résultat des courses, je suis crevé, je subis les effets des hormones, qui elles sont toujours présentes dans mon corps et tout ça pour rien. En plus je me vide de mon sang. Je repense à Mirena avec nostalgie. Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir me reproduire ?

Cette question, purement rhétorique, n’a évidemment qu’une fonction dramatique dans ce récit. Aujourd’hui je sais. Je ne doute plus, je le veux mon troisième bébé !

Nouvelle prise de sang, cette fois ces putains d’hormones se mettent enfin à redescendre. La certitude du diagnostic (même n’étant pas celui espéré) a cela de bon, qu’il me permet de tourner la page et d’avancer. Et, si seulement j’arrêtais de saigner, je pourrais reprendre l’entrainement et me remettre en mode conception.

Fin de cycle n°2. Un à un reviennent tous les symptômes de grossesse avec en prime quelques jours de retard… Non déjà ! Ce n’est pas possible ! Et bien non justement, ce n’est pas possible… car j’ai de nouveau mes règles alors que j’étais persuadée être encore en cloque. C’est officiel, je suis hormonalement déglinguée ! Je ne comprends plus rien à mon propre corps. Et je me répète peut-être mais je n’aime vraiment  pas avoir mes règles, en plus ça fait trop MAL !

Fin de cycle n° 3, pas de symptômes bizzaroides, mais du retard, enfin je crois… Mauvaise élève que je suis-je n’ai pas noté le jour du début de mes dernières règles. Je crois bien que c’était un lundi ou un mardi…Oups… Ras le bol, je vais faire la morte et attendre de voir ce qui se passe.

Samedi : ce soir, c’est dîner avec les potes, donc pour être sure  (sous-entendu de pouvoir picoler ou non)je vais pisser sur un test.

Résultat : une presque croix… Cette fois je n’ai pas le modèle hi-tech qui t’écrit en toute lettre « enceinte » /  « pas enceinte ». Mais d’après la notice une presque croix c’est surement positif. Verdict : je ne picole pas ! Et ben, pas picoler, ce se voit ! Ça ne fait pas trente seconde que j’ai commandé ma bière sans alcool que six regards interrogateurs se tournent vers moi. « Et depuis quand tu ne bois pas d’alcool toi ? » Voilà je suis grillée ou bout d’une seule journée. En moins d’une minute les copines ont déjà calculé (alors que je ne l’ai encore pas fait moi-même) ma date d’accouchement. Je vais pondre en plein mois de Janvier. Voilà comme ça au moins on est certain, je ne pouvais pas faire pire.

Cette fois on croise les doigts, j’espère que c’est la bonne. J’adresse une petite prière à Dieu pour qu’il prenne soin de mon œuf.

Je n’ai pas croisé les doigts correctement apparemment : une nouvelle fausse couche est survenue. Plus précoce que la dernière fois, je relativise, je vais retenter ma chance. Et si il y a bien une chose pour laquelle je suis douée, c’est tomber enceinte ! En effet, le mois suivant rebelote : j’ai à nouveau un « + ». Mais à nouveau une fausse couche !

Bon cette fois il faut que j’aille consulter…

Gygy prends son petit air de réflexion profonde qui dit prépare toi à entendre un truc chiant. Et comme ça, de but en blanc, elle me regarde droit dans les yeux pour me dire qu’elle n’est pas étonnée du tout. (Comment ça t’es pas étonnée ?? Qu’est-ce que je n’ai pas fait comme il faut ??). Et là, elle accuse sans ménagement mon ami de toujours : mon cher Mirena. D’après elle notre relation a duré trop longtemps et des années sans avoir ses règles ça ne serait pas naturel ! Mon utérus est devenu flemmard et maigrelet et il n’est pas prêt à se faire squatter. Résultat des courses, elle dit à monsieur d’arrêter de me mettre enceinte et que pendant trois mois on va booster mon utérus à coup de progestatifs. En plus faudrait que je me prive d’alcool et de fromage par ce que ça risque de me faire grossir !! Alors là tout de suite je pense été, BBQ, apéro, maillot de bain et j’ai juste envie de tchouner. Me priver de choses que je pourrais plus faire pendant des mois quand je serais en cloque, je refuse, je prends le risque des kilos. En plus chéri va devoir mettre des capotes ! Beurk !



Ca y’est j’ai fini ces putains de trois mois de traitement ! Chéri et moi allons reprendre les essais. Je vais essayer de pas trop psychoter et j’espère que les effets de mon copain mirena ont bel et bien disparu. Ce qui est cool, c’est que le temps ayant passé, (d’ailleurs j’ai fêté mes 36 ans cet été), c’est que ma copine Radar est enfin prête elle aussi pour les tentatives de reproduction de son deuxième BB. Avec de la chance on va réussir à se baleiniser en même temps, ça serait vraiment amusant !  

Il se passe quelques mois sans qu’il ne se passe rien. Sur le long cours, le maintien de la motivation à la procréation à un niveau élevé n’est pas une sinécure. En effet, chingchonguer en systématique car nous sommes entre J12 et J17 du cycle : pas toujours évident ! D’abord il y a les mois où l’on se plante de date, et puis les jours d’engueulade : alors là, moi,  J14 ou pas, je ne peux pas le faire sur commande parce que c’est Le jour. Et après c’est les fêtes, alors, quitte à avoir patienté tout ce temps un mois de plus, on est plus à ça près : je vote pour le champagne et le foie gras et je décale mon projet BB au mois prochain.
Bon ce n’est pas le tout mais il faut que l’on s’y remette.