mercredi 23 mars 2016

9 EME MOIS DE GROSSESSE : processus de nidification et autres préparatiifs


C’est bien la dernière ligne droite. Le processus de nidification s’intensifie. Il faut que tout soit prêt pour accueillir le nouveau mini-membre de la tribu ; à savoir, la maison, le matos, la famille ! Et pour réussir tout ça, je dois dire que l’expérience a du bon : je sais déjà ce qui est facile, pratique, efficace et ce qui ne l’est pas. Je sais assez bien de quoi je vais avoir besoin pour vivre sereinement la présence de BB à la maison. Je scrute encore le bon coin et commande encore quelques articles BBnesques. D’abord un joli berceau en bois qui va investir la chambre parental les premiers temps. Pour allaiter la nuit, c’est quand même plus facile d’avoir le petit vampire à portée de mains ou devrais-je dire de seins. Je ne suis absolument pas pour le co-sleeping : chacun son lit mais je sais à quel point cela peut être plus fort que nous (instinct des mammifères femelles oblige) que de jeter un coup d’œil en pleine nuit sur BB, même quand il ne se passe rien, juste histoire de voir s’il respire bien. Donc s’il ne dort pas trop loin, c’est  plutôt cool. Et puis pour les fois où il ne fait que ronchonner un peu il n’y aura qu’à tendre le bras pour le bercer un peu sans le sortir de son nid (ni moi du mien). J’achète une écharpe de portage car c’est le seul truc qui s’adapte vraiment à la morphologie d’une maman sherpa. Le reste ça me flingue le dos, et puis je me souviens de tous les côtés pratiques. Quand BB est chiant, oui tout à fait, chiant ! (parfois on a tout fait: changé, nourrit, vérifié tout ce qu’il faut) et il lui arrive de chouiner encore sauf quand il est dans les bras.... Sans doute un besoin naturel et vital de contact et de chaleur. Sauf qu’avec un mioche dans les bras,

dimanche 20 mars 2016

anticiper son accouchement: fantasmes et réalité...


Les choses se précisent. Je réfléchis à la façon dont je voudrais (en théorie) accoucher. Je dis en théorie, car la première des choses à faire est d’envisager que tout ne se passe pas comme prévu. Ma fille a voulu jouer les originales dès le début de sa vie. Rupture totale de la poche des eaux (et quand ça t’arrive, vu le tsunami, t’as aucun doute) à 36 semaines. Mademoiselle est en siège complet donc césarienne sous rachianesthésie. C’est le type qui m’a sorti du ventre de ma propre mère qui m’ouvre le bid en chantant sous le regard attentif d’une brochette d’étudiant. A peine dehors on me montre vite fait son petit minois et on l’emmène pour ses soins. Dites les gars, je sais que vous êtes pressés mais j’aimerais au moins une petite précision, c’est une fille ou un garçon ?!?!
UNE FILLE. Une micro-fille pour être précise (2,5 kg). Césarienne ou pas je m’en moque : je la regarde et je me répète en boucle « c’est moi qui l’ai fait ». Je reste 10 jours à la mat parce que césarienne + BB de petit poids + primipare = ils veulent me garder un peu à l’œil : c’est long ! Du coup je dois subir les incessantes, intempestives, interminables et plus que chiantes visites de la belle famille.
Pour le deuxième je décide de changer de maternité, elle est plus petite, plus récente, plus familiale et plus loin. Les gens s’y incrusteront moins. Cette fois c’est un accouchement par voie basse qui se profile.

-      « on vous pose une péridurale madame ?

-      Ben évidement, pourquoi souffrir quand il existe des moyens de faire autrement ! »

C’est dans la normalité en France que d’accoucher sous péri. Je ne me rappelle pas avoir douté de l’évidence de la chose. J’aurais dû… A la minute ou le produit miracle se diffuse dans mes veines,

mardi 15 mars 2016

la valise de la mat


M’étant fait avoir lors de ma première grossesse, cette fois ma valise est prête :

ð un sac pour le jour-J : avec le dossier de grosse, les mini-fringues de BB, des chaussettes pour ne pas me peler en salle de ponte, un brumisateur, les fameuses culottes jetables pour pallier au retour du sang, et peut-être même que je planquerais une ou deux barres de céréales à manger en cachette.

ð dans la valise, encore des mini-fringues pour BB et des maxi-fringues pour moi qui n’aura pas récupéré ma taille 36 avant des mois. Faut aussi que je prévois des trucs pratiques qui me permettent de dégainer les nénés à tout moment parce que je veux allaiter. Des produits sans chimiques pour BB et moi, des trucs pour gérer les désagréments d’une éventuelle épisiotomie (savon foufoune, bouteille sport pour un rinçage pratique), et question maquillage le minimum est d’avoir du matos pour avoir meilleur teint. Les photos à la mat avec une gueule de vampire qui aurait trop picolé la veille ça nous suit toute la vie ! Je prends aussi un coussin d’allaitement, le chargeur du portable et une petite couverture...

cheri se paye une couvade!


            J’ai parfois l’impression d’être handicapée. Je me déplace difficilement : une démarche de canard obèse… je suis parasitée dans tous mes mouvements quotidiens non seulement par mon « embonpoint » mais aussi par des douleurs quasi-constantes et plutôt très mal situées. Ca ressemble à un mixte entre l’effet que peut faire une courbature intense, un hématome et une brulure et tout ça dans la culotte ! La nuit, le seul fait de devoir me tourner dans le lit me réveille systématiquement.

            Du coup, en ce qui concerne le sexe, c’est la traversée du désert qui se poursuit. Même avec de la bonne volonté, ce n’est pas la peine de l’envisager, même pas en rêve : désolée pour nous chéri, mais ça serait juste un calvaire. Je repense à la théorie du renoncement et me fais la réflexion que l’abstinence est clairement une forme de renoncement. Comme la douleur, je me console en ayant conscience que tout cela n’est que transitoire. Je ne sais s’il existe un rapport entre les deux mais il se trouve que cette période ou notre vie de couple est un peu entre parenthèses est également celle de l’apparition chez chéri du fameux syndrome de la couvade. Les hommes, soit par solidarité (ce qui je pense est le cas de chéri), soit par jalousie de toute l’attention portée envers la future maman et son gros ventre, produisent des symptômes de grossesses. Les plus courants sont une prise de poids, des fringales, une grande fatigue, des maux de tête et du mal de dos. L’intensité de ces symptômes augmenterait progressivement au cours de la grossesse pour cesser après l’accouchement. Dans certains cas extrêmes, les mecs augmenteraient même leur taux de sécrétion de prolactine et diminueraient celui de testostérone. Les psy disent que c’est une façon pour eux, qui se sentent parfois à l’écart de s’investir pleinement dans la grossesse et la venue de leur futur enfant. Donc, il ne faut pas s’inquiéter. Heureusement que ce syndrome ne touche pas aussi les enfants parce que quatre grossesses à la maison ça ne serait plus gérable!

mardi 8 mars 2016

8 EME MOIS DE GROSSESSE. femme enceinte, femme irritable?!?!


J’ai mal. Au dos, au bas ventre, sous les pieds, sous les cotes. Je crois que c’est ce surpoids inhabituel auquel mon corps de 37 ans s’adapte difficilement. J’ai l’impression d’avoir pris 25 ans de plus dans les dents. Serait-ce un petit aperçu de ce quoi ressemble la vie de vieille ? Après cette grossesse, c’est décidé, je m’entretiens : sport et yoga obligatoire ! C’est vraiment trop chiant de ne pas être à l’aise dans son corps. La douleur même pénible m’importe peu tant que je sais qu’elle n’est que transitoire alors j’ai mal mais ça ne me déprime pas. Bien sûr, je suis plus irritable, plus susceptible aux bruits, à l’agitation et bordel en tout genre générés par ma tribu.
ð « Les enfants, j’aime autant vous briefer tout de suite que dans l’état ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter vos disputes à propos de qui a regardé l’autre de travers en premier et à qui appartient cette bille pour de vrai ! »
ðle chat, j’aime autant te briefer tout de suite, que dans l’état ou je suis, tu miaule de travers une fois et tu passes par la fenêtre (du rez-de chaussée bien sur)
ð « Chéri, j’aime autant te briefer tout de suite que dans l’état ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter tes chaussettes sales et à l’envers qui trainent : je vais vraiment péter un câble ! ». Il me regarde d’un air « je crois que c’est déjà fait vu comme t’es énervé » et nous continuons tous notre petite vie.
Nous avons tous trouvé une sorte d’équilibre relationnel. Les membres de ma tribu ne parviennent pas toujours à se conformer à mes attentes et exigences 24h/24h.( et oui mettre une chaussette sale à l'endroit dans le sac de linge ça peut paraître simple comme ça mais non!) En contrepartie, ils me laissent donc gueuler, manifester mon mécontentement et acceptent mon humeur difficile sans me faire de reproches. J’adore ma petite famille. J’ai hâte de voir chéri dans son rôle de père et mes deux merveilles dans leur rôle de grand frère/grande sœur.  Ils sont formidables.

femmes enceintes et forum de discussions


Lors de mes premières grossesses, j’ai un peu trop fréquentée les forums de grosses. Je plaide coupable. A croire que nous, femmes enceintes n’avons vraiment rien d’autre à foutre que de trainer et s’enliser dans des discussions stériles. Sur la toile, la femme en cloque, voire même désireuse de le devenir appartient à une sorte de tribu bisounouresque qui a développé sa propre culture avec ses codes et son propre langage. Les titres des post appelant à la discussion  se doivent d’être évocateurs mais demeurent un peu opaques pour le lecteur non initié.

  • « en essai BB2, qui attends avec moi ? » : traduction : j’essaie de concevoir de mon deuxième enfant, qui n’a rien de mieux à faire que de partager chaque jour avec moi cette attente interminable. En général, la réponse logique à cette philosophique question est apportée par une autre Ginette qui elle-même est en essai BB2…
  • « enfin un +++, après 2FSC, DPA pour le 10/10, on fait un club d’octobrette ? » traduction mon test de grossesse a enfin viré positif, c’est une délivrance pour moi après mes deux fausses couches spontanée, la date prévue de mon accouchement est pour le 10/10, je suis tellement trop hyper contente de la mort, venez partager avec moi mon bonheur d’accoucher en Octobre…

Les discussions débutent. En règle générale, chacune est principalement intéressée par le fait de parler d’elle-même et de faire partager à l’autre son histoire si exceptionnelle et trépidante. Le hic, c’est que cela consiste souvent en la description quotidienne d’une journée banale et ennuyeuse. On y apprend que Ginette 1 est allée chez le médecin pour l’otite du petit dernier et que Ginette 2 a fait un gâteau aux poires. Heureusement il arrive de temps à autre un évènement imprévu qui pimente le scénario ; Ginette 3 a une petite douleur inexplicable dans le bas du ventre. Ginette 1 et 2 se transforment alors en professeures agrégées Es Médecine pour élucider ce mystère et sortir Ginette 3 de ce problème. Au fil des semaines, les discussions débutant par un « moi je » auquel fait écho un « et ben moi », se poursuivent jusqu’à l’arrivée d’un clash. On se croirait dans une émission de téléréalité. Malgré la distance, Ginette 1 et Ginette 3 qui ne se sont pourtant jamais réellement rencontrés parviennent à se foutre virtuellement sur la gueule : « T kune pov fille, fé toi soigné ! » « sa métone pa de toi, cet réaction ! » (et oui, déjà en temps normal c'est pas toujours ça mais alors quand Ginette est énervée elle parle encore moins bien la France...) Heureusement que régulièrement de nouvelles octobrettes-ginettes entrent dans cette fabuleuse discussion qui se doit de durer au moins jusqu’à ce que chacune ait pu raconter son accouchement.

Notre société serait-elle dans une telle pénurie de relations satisfaisantes que nous n’aurions d’autre choix que de recourir aux inconnus du web pour partager nos joies et nos angoisses ? Constatation bien trop déprimante pour que je m’abstienne d’entrer en rébellion contre cette idée. J’ai une mère, des sœurs, des amies, des collègues : faut que je m’en serve ! Je l’avoue, à 27 ans j’ai pas mal trainé sur les forums mais 10 ans plus tard, j’ai plus vraiment envie. Voilà pourquoi je préfère encore me parler à moi-même et partager ce que j’ai sur le cœur avec des pages blanches à remplir. J’y retournerais un jour, je crois, quand j’aurais accouché et j’y parlerais des trucs dégelasses de la grossesse !   


Etre deux-en-un...


Mais surtout, ne le prends pas mal mon BB. La vérité c’est que j’aime aussi te savoir lover au creux de mon encombrant gros bid. J’aime te sentir bouger, te savoir bien au chaud et rien qu’à moi. Avec toi je ne suis jamais seule et j’ai toujours quelqu’un à qui parler. Je suis déjà ta mère avant même que tu ne sois venu au monde car toi et moi avons débuté notre relation il y a déjà un certain temps. Ta présence permanente me fais parler à la première personne du pluriel : « allez viens, on se lève, on va manger, on va prendre un bain, on va chercher tes frangins à l’école… ». Nous sommes une sorte de corps en fusion, un être étrange à deux cœurs qui battent. Je suis ta seconde peau, ton enceinte protectrice, ton point de départ à la genèse de ton histoire. Que ceux qui jettent la pierre à Ève se ravisent, les femmes ne peuvent être que les préférées de Dieu pour avoir reçu le don de porter la vie et avoir la chance d’appréhender ce miracle. Mais que les hommes ne nous jalousent pas : avec les tracas que nous vivons pendant la grossesse,  le miracle nous est peut-être exclusivement réservé, mais la note salée est aussi pour nous.    

  Bien que ce soit mon troisième miracle, je suis toujours enthousiaste pour les cours de préparation à la naissance. Fondamentalement, après deux gosses et mon job je ne vais pas apprendre grand-chose mais cela me remet dans le bain et dans la dynamique de l’accouchement. Je suis très réceptive aux techniques de la sophrologie et j’ai l’impression d’être totalement sereine et confiante par rapport à mon accouchement et à l’arrivée du bébé. Total no stress. C’est sans doute la maturité de la quarantaine approchant…