C’est bien la dernière ligne
droite. Le processus de nidification s’intensifie. Il faut que tout soit prêt
pour accueillir le nouveau mini-membre de la tribu ; à savoir, la maison,
le matos, la famille ! Et pour réussir tout ça, je dois dire que
l’expérience a du bon : je sais déjà ce qui est facile, pratique, efficace
et ce qui ne l’est pas. Je sais assez bien de quoi je vais avoir besoin pour
vivre sereinement la présence de BB à la maison. Je scrute encore le bon coin
et commande encore quelques articles BBnesques. D’abord un joli berceau en bois qui va
investir la chambre parental les premiers temps. Pour allaiter la nuit, c’est
quand même plus facile d’avoir le petit vampire à portée de mains ou devrais-je
dire de seins. Je ne suis absolument pas pour le co-sleeping : chacun son
lit mais je sais à quel point cela peut être plus fort que nous (instinct des
mammifères femelles oblige) que de jeter un coup d’œil en pleine nuit sur BB,
même quand il ne se passe rien, juste histoire de voir s’il respire bien. Donc
s’il ne dort pas trop loin, c’est plutôt cool. Et puis pour les fois où il ne fait que
ronchonner un peu il n’y aura qu’à tendre le bras pour le bercer un peu sans le
sortir de son nid (ni moi du mien). J’achète une écharpe de portage car c’est le seul truc qui
s’adapte vraiment à la morphologie d’une maman sherpa. Le reste ça me flingue
le dos, et puis je me souviens de tous les côtés pratiques. Quand BB est
chiant, oui tout à fait, chiant ! (parfois on a tout fait: changé, nourrit,
vérifié tout ce qu’il faut) et il lui arrive de chouiner encore sauf quand il
est dans les bras.... Sans doute un besoin naturel et vital de contact et de
chaleur. Sauf qu’avec un mioche dans les bras,
la grossesse après 35 ans, cadeau du ciel ou 8ème plaie d'Egypte
mercredi 23 mars 2016
dimanche 20 mars 2016
anticiper son accouchement: fantasmes et réalité...
Les choses se précisent. Je
réfléchis à la façon dont je voudrais (en théorie) accoucher. Je dis en
théorie, car la première des choses à faire est d’envisager que tout ne se
passe pas comme prévu. Ma fille a voulu jouer les originales dès le début de sa
vie. Rupture totale de la poche des eaux (et quand ça t’arrive, vu le tsunami,
t’as aucun doute) à 36 semaines. Mademoiselle est en siège complet donc
césarienne sous rachianesthésie. C’est le type qui m’a sorti du ventre de ma
propre mère qui m’ouvre le bid en chantant sous le regard attentif d’une brochette
d’étudiant. A peine dehors on me montre vite fait son petit minois et on
l’emmène pour ses soins. Dites les gars, je sais que vous êtes pressés mais
j’aimerais au moins une petite précision, c’est une fille ou un garçon ?!?!
UNE FILLE. Une micro-fille pour être précise (2,5 kg). Césarienne ou pas je
m’en moque : je la regarde et je me répète en boucle « c’est moi qui
l’ai fait ». Je reste 10 jours à la mat parce que césarienne + BB de petit
poids + primipare = ils veulent me garder un peu à l’œil : c’est long !
Du coup je dois subir les incessantes, intempestives, interminables et plus que
chiantes visites de la belle famille.
Pour le deuxième je décide de changer de
maternité, elle est plus petite, plus récente, plus familiale et plus loin. Les
gens s’y incrusteront moins. Cette fois c’est un accouchement par voie basse
qui se profile.
-
« on vous
pose une péridurale madame ?
-
Ben évidement,
pourquoi souffrir quand il existe des moyens de faire autrement ! »
C’est dans la normalité en France que d’accoucher sous
péri. Je ne me rappelle pas avoir douté de l’évidence de la chose. J’aurais dû…
A la minute ou le produit miracle se diffuse dans mes veines,
mardi 15 mars 2016
la valise de la mat
M’étant fait avoir lors de ma première grossesse,
cette fois ma valise est prête :
ð un sac pour le jour-J : avec le dossier de grosse,
les mini-fringues de BB, des chaussettes pour ne pas me peler en salle de ponte, un brumisateur,
les fameuses culottes jetables pour pallier au retour du sang, et peut-être
même que je planquerais une ou deux barres de céréales à manger en cachette.
ð dans la valise, encore des mini-fringues pour BB et
des maxi-fringues pour moi qui n’aura pas récupéré ma taille 36 avant des
mois. Faut aussi que je prévois des trucs pratiques qui me permettent de
dégainer les nénés à tout moment parce que je veux allaiter. Des produits sans
chimiques pour BB et moi, des trucs pour gérer les désagréments d’une
éventuelle épisiotomie (savon foufoune, bouteille sport pour un rinçage
pratique), et question maquillage le minimum est d’avoir du matos pour avoir
meilleur teint. Les photos à la mat avec une gueule de vampire qui aurait trop
picolé la veille ça nous suit toute la vie ! Je prends aussi un coussin
d’allaitement, le chargeur du portable et une petite couverture...
cheri se paye une couvade!
J’ai
parfois l’impression d’être handicapée. Je me déplace difficilement : une
démarche de canard obèse… je suis parasitée dans tous mes mouvements quotidiens
non seulement par mon « embonpoint » mais aussi par des douleurs
quasi-constantes et plutôt très mal situées. Ca ressemble à un mixte entre
l’effet que peut faire une courbature intense, un hématome et une brulure et
tout ça dans la culotte ! La nuit, le seul fait de devoir me tourner dans
le lit me réveille systématiquement.
Du
coup, en ce qui concerne le sexe, c’est la traversée du désert qui se poursuit.
Même avec de la bonne volonté, ce n’est pas la peine de l’envisager, même pas
en rêve : désolée pour nous chéri, mais ça serait juste un calvaire. Je
repense à la théorie du renoncement et me fais la réflexion que
l’abstinence est clairement une forme de renoncement. Comme la douleur, je me
console en ayant conscience que tout cela n’est que transitoire. Je ne sais
s’il existe un rapport entre les deux mais il se trouve que cette période ou
notre vie de couple est un peu entre parenthèses est également celle de
l’apparition chez chéri du fameux syndrome de la couvade. Les hommes, soit par
solidarité (ce qui je pense est le cas de chéri), soit par jalousie de toute
l’attention portée envers la future maman et son gros ventre, produisent des
symptômes de grossesses. Les plus courants sont une prise de poids, des fringales,
une grande fatigue, des maux de tête et du mal de dos. L’intensité de ces
symptômes augmenterait progressivement au cours de la grossesse pour cesser
après l’accouchement. Dans certains cas extrêmes, les mecs augmenteraient même
leur taux de sécrétion de prolactine et diminueraient celui de testostérone.
Les psy disent que c’est une façon pour eux, qui se sentent parfois à l’écart
de s’investir pleinement dans la grossesse et la venue de leur futur enfant.
Donc, il ne faut pas s’inquiéter. Heureusement que ce syndrome ne touche pas
aussi les enfants parce que quatre grossesses à la maison ça ne serait plus
gérable!
mardi 8 mars 2016
8 EME MOIS DE GROSSESSE. femme enceinte, femme irritable?!?!
J’ai mal. Au dos, au bas
ventre, sous les pieds, sous les cotes. Je crois que c’est ce surpoids
inhabituel auquel mon corps de 37 ans s’adapte difficilement. J’ai l’impression
d’avoir pris 25 ans de plus dans les dents. Serait-ce un petit aperçu de ce
quoi ressemble la vie de vieille ? Après cette grossesse, c’est décidé, je
m’entretiens : sport et yoga obligatoire ! C’est vraiment trop chiant
de ne pas être à l’aise dans son corps. La douleur même pénible m’importe peu
tant que je sais qu’elle n’est que transitoire alors j’ai mal mais ça ne me
déprime pas. Bien sûr, je suis plus irritable, plus susceptible aux bruits, à
l’agitation et bordel en tout genre générés par ma tribu.
ð « Les enfants, j’aime autant vous briefer tout de suite que dans
l’état ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter vos disputes à
propos de qui a regardé l’autre de travers en premier et à qui appartient cette
bille pour de vrai ! »
ðle chat, j’aime autant te briefer tout de suite, que dans l’état ou je
suis, tu miaule de travers une fois et tu passes par la fenêtre (du rez-de
chaussée bien sur)
ð « Chéri, j’aime autant te briefer tout de suite que dans l’état
ou je suis, je ne suis pas en capacité de supporter tes chaussettes sales et à
l’envers qui trainent : je vais vraiment péter un câble ! ». Il me
regarde d’un air « je crois que c’est déjà fait vu comme t’es
énervé » et nous continuons tous notre petite vie.
Nous avons tous trouvé une
sorte d’équilibre relationnel. Les membres de ma tribu ne parviennent pas
toujours à se conformer à mes attentes et exigences 24h/24h.( et oui mettre une chaussette sale à l'endroit dans le sac de linge ça peut paraître simple comme ça mais non!) En contrepartie, ils
me laissent donc gueuler, manifester mon mécontentement et acceptent mon humeur
difficile sans me faire de reproches. J’adore ma petite famille. J’ai hâte de
voir chéri dans son rôle de père et mes deux merveilles dans leur rôle de grand
frère/grande sœur. Ils sont formidables.
femmes enceintes et forum de discussions
Lors de mes premières
grossesses, j’ai un peu trop fréquentée les forums de grosses. Je plaide
coupable. A croire que nous, femmes enceintes n’avons vraiment rien d’autre à
foutre que de trainer et s’enliser dans des discussions stériles. Sur la toile,
la femme en cloque, voire même désireuse de le devenir appartient à une sorte
de tribu bisounouresque qui a développé sa propre culture avec ses codes et son propre langage. Les titres des post appelant à la discussion se doivent d’être évocateurs mais demeurent un peu opaques pour le lecteur non initié.
- « en essai BB2, qui attends avec moi ? » : traduction : j’essaie de concevoir de mon deuxième enfant, qui n’a rien de mieux à faire que de partager chaque jour avec moi cette attente interminable. En général, la réponse logique à cette philosophique question est apportée par une autre Ginette qui elle-même est en essai BB2…
- « enfin un +++, après 2FSC, DPA pour le 10/10, on fait un club d’octobrette ? » traduction mon test de grossesse a enfin viré positif, c’est une délivrance pour moi après mes deux fausses couches spontanée, la date prévue de mon accouchement est pour le 10/10, je suis tellement trop hyper contente de la mort, venez partager avec moi mon bonheur d’accoucher en Octobre…
Les discussions débutent. En
règle générale, chacune est principalement intéressée par le fait de parler
d’elle-même et de faire partager à l’autre son histoire si exceptionnelle et
trépidante. Le hic, c’est que cela consiste souvent en la description
quotidienne d’une journée banale et ennuyeuse. On y apprend que Ginette 1 est
allée chez le médecin pour l’otite du petit dernier et que Ginette 2 a fait un
gâteau aux poires. Heureusement il arrive de temps à autre un évènement imprévu
qui pimente le scénario ; Ginette 3 a une petite douleur inexplicable dans
le bas du ventre. Ginette 1 et 2 se transforment alors en professeures agrégées
Es Médecine pour élucider ce mystère et sortir Ginette 3 de ce problème. Au fil
des semaines, les discussions débutant par un « moi je » auquel
fait écho un « et ben moi », se poursuivent jusqu’à l’arrivée d’un
clash. On se croirait dans une émission de téléréalité. Malgré la distance,
Ginette 1 et Ginette 3 qui ne se sont pourtant jamais réellement rencontrés parviennent
à se foutre virtuellement sur la gueule : « T kune pov fille, fé toi
soigné ! » « sa métone pa de toi, cet réaction ! » (et oui, déjà en temps normal c'est pas toujours ça mais alors quand Ginette est énervée elle parle encore moins bien la France...) Heureusement
que régulièrement de nouvelles octobrettes-ginettes entrent dans cette
fabuleuse discussion qui se doit de durer au moins jusqu’à ce que chacune ait
pu raconter son accouchement.
Notre société serait-elle dans
une telle pénurie de relations satisfaisantes que nous n’aurions d’autre choix
que de recourir aux inconnus du web pour partager nos joies et nos
angoisses ? Constatation bien trop déprimante pour que je m’abstienne
d’entrer en rébellion contre cette idée. J’ai une mère, des sœurs, des amies,
des collègues : faut que je m’en serve ! Je l’avoue, à 27 ans j’ai pas
mal trainé sur les forums mais 10 ans plus tard, j’ai plus vraiment envie.
Voilà pourquoi je préfère encore me parler à moi-même et partager ce que j’ai
sur le cœur avec des pages blanches à remplir. J’y retournerais un jour, je crois, quand
j’aurais accouché et j’y parlerais des trucs dégelasses de la grossesse !
Etre deux-en-un...
Mais surtout, ne le prends
pas mal mon BB. La vérité c’est que j’aime aussi te savoir lover au creux de
mon encombrant gros bid. J’aime te sentir bouger, te savoir bien au chaud et
rien qu’à moi. Avec toi je ne suis jamais seule et j’ai toujours quelqu’un à
qui parler. Je suis déjà ta mère avant même que tu ne sois venu au monde car
toi et moi avons débuté notre relation il y a déjà un certain temps. Ta
présence permanente me fais parler à la première personne du pluriel :
« allez viens, on se lève, on va manger, on va prendre un bain, on va
chercher tes frangins à l’école… ». Nous sommes une sorte de corps en
fusion, un être étrange à deux cœurs qui battent. Je suis ta seconde peau, ton
enceinte protectrice, ton point de départ à la genèse de ton histoire. Que ceux
qui jettent la pierre à Ève se ravisent, les femmes ne peuvent être que les
préférées de Dieu pour avoir reçu le don de porter la vie et avoir la chance
d’appréhender ce miracle. Mais que les hommes ne nous jalousent pas : avec
les tracas que nous vivons pendant la grossesse, le miracle nous est peut-être exclusivement
réservé, mais la note salée est aussi pour nous.
Bien que ce soit mon troisième miracle, je
suis toujours enthousiaste pour les cours de préparation à la naissance.
Fondamentalement, après deux gosses et mon job je ne vais pas apprendre
grand-chose mais cela me remet dans le bain et dans la dynamique de
l’accouchement. Je suis très réceptive aux techniques de la sophrologie et j’ai
l’impression d’être totalement sereine et confiante par rapport à mon
accouchement et à l’arrivée du bébé. Total no stress. C’est sans doute la maturité
de la quarantaine approchant…
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